Tu n'es plus rien de ce que tu étais autrefois. Ton innocence désormais révolue n'a été que mensonge jusqu’alors te permettant alors de te prélasser dans une mentalité insouciante. Pourtant, tu avais déjà fais face à ce que le monde avait fait de pire, souffrance, haine, tristesse. Qu'importe cela, tu as pu les chasser dans le fait qu'ils avaient autrefois tous prit une forme hideuse en face de toi. Comme si cette représentation physique te permettait de préserver le palais de jouvence qui trônait dans ta tête. Mais ici, rien de tous cela, seulement un écho insatiable de souvenir que tu aimerais oublier, venant fracasser à chaque fois les murs de ta mentalité la rendant ainsi faillible et imparfaite. Aujourd'hui, tu n'es plus une enfant, tu n'as plus à cœur de croire qu'un monde qui se nomme Horizon ne peut qu'offrir sans jamais prendre. Malheureusement pour toi, tu n'as pas eu l'environnement idéal pour éclore, toi qui aurait du rayonner par ta beauté mais qui est désormais admirée par sa ténacité inconcevable.

Tu as été porté jusqu'aux frontières de l'atrocité de l'existence, tu as senti ce froid mordre ta peau chaque jour dans une lutte désespérée pour ta survie. Tu n'avais plus rien, simple victime d'un vol effroyable. Tes amies ne se tenaient à coté de toi qu'à travers des pensées décousues, leurs visages si beau te renvoyaient l'horreur de ta situation. Tu t'es même surpris à les maudire lorsque tu as du faire à ce que personne n'aura voulu avoir à faire. A chaque fois qu'une de leurs voix venaient retentir dans ta tête, tu enrageais, dégageant alors toute l'hostilité latente qui trépidait en toi vers ce passé qui n'avait de cesse de s'éloigner. La folie t'as guetté, te fixant de ses yeux à la fois morbide et envoutant. Comme un animal craintif, elle t'a tendu la main avant de t'enlacer dans ses bras si réconfortant. Elle te promettait que plus jamais aucune souffrance n'allait te prendre à la gorge. Il fallait juste que tu te déshabilles, de tous ce qui faisait de toi une fille si forte. Plus de vêtement, plus d'armure, plus rien, juste une existence déchue parmi tant d'autres mais vivant au moins en paix avec elle même.

Et pourtant, tu as savouré cette étreinte avant de t'en dégager violemment. Ton destin n'était pas de finir aussi faible, tu savais très bien que la perte de ton innocence était la raison même pour laquelle tu voulais t'enticher de cette folie. Cependant, tu te relevas sans aucun support, sans aucune aide, ta simple volonté te permit d'ordonner à tes jambes de ne plus jamais faillir face à l'adversité. Tu aurais pu succomber, tu aurais pu cesser d'exister et pourtant, tu es là, véritable symbole de vertu et de dévotion pour autrui. Autrefois Ruby Rose, désormais vecteur de tout un peuple.

Infaillible, lorsque tu as balayé ces moments de doutes de ton existence, tu as su t'élever à un autre stade de ton existence. Même avant ton arrivé, tu portais les graines de l’héroïsme, d'une personne capable d'entrainer les autres dans un engouement sans faille. Désormais, bien que la tour symbolisant cette facette de ton existence semble bancal et tenir sur des appuies asymétrique, lorsqu'on s'éloigne et qu'on la regarde de sa globalité, on est frappé par cette grandeur phénoménal. Ta présence seule transperce les cieux, comme si toi même tu ne respirais pas le même air que les autres habitants de cette terre difforme. Ce que tu as perdu t'as permit d'acquérir ceci, une sorte de charisme insoupçonné qui rend légitime ta place au sein des Gardiens. Malgré ton jeune âge, beaucoup sont capables de t'offrir leurs dévotions même si tu te jetais dans un enfer dantesque.

Et tous cela car malgré que ta naïveté n'a plus aucune accroche sur toi, tu restes d'une grande gentillesse et d'une bonté d'âme sans égal. Tu comprends bien plus de chose après ce passage en force qui a permit la construction des Gardiens. Et tu désires au plus profond de toi que personne n'est à subir ce que tu as subit. Chacun en venant ici traine ses propres chaines, tu le sais et tu ne veux pas que d'autres viennent s'ajouter à la collection. Ainsi, ton cœur brille et ton esprit brise les fléaux humains. Malgré tes imperfections, on pourrait dire que tu es un être pure, capable d'être impitoyable pour servir toujours une cause plus noble. Tu n'as jamais cherché le pouvoir, l'argent ou la gloire non, seulement une terre paisible sous ta protection sans faille. Étrangement, c'est en t'éloignant de cette image du héro de conte qui as sculpté ton enfance que tu t'en approches le plus.

Tes alliés t'admirent ainsi que tes ennemies qui te craignent tout autant. Pour protéger ceux qui comptent sur toi, tu as perfectionné ta force tout comme ton intelligence. Comme un diamant brute flamboyant que tu n'as jamais cessé de polir, tu es désormais une stratège doublée d'une guerrière hors pair. Peu d'érudits peuvent prétendre connaitre une vérité que tu ne sais pas et moitié moins de guerriers peuvent dresser en face de toi une épée que tu ne saurais désarmer. Ainsi, bien que l'on ne te confit aucun commandent, c'est logiquement vers toi qu'on se tourne lors des décisions les plus importantes. Désintéressées et efficace, tu es probablement le joker le plus dissuasif des Gardiens de la première vague.

Aussi, avec le temps, ta passion pour la mécanique s'est retrouvée nourrit par les diverses technologies qui jonchaient ce monde. La diversité des peuples se mêlant sur Horizon t'as permit de découvrir des notions que ton univers ne pouvait aucunement appréhender. Tu en es ressortie comme une brillante scientifique, capable du meilleurs comme du pire. Bien que tu te résous à ne réparer que de simple montre de temps à autres, tu emploies ton temps libre à ce passe temps qui pourrait s'avérer majeur dans un futur proche. Comme tout être, tu possèdes tes démons et tes faiblesses, et c'est à travers ce loisir que tu te protèges de l'ennui et des vices animal.

Tu es fatiguée, ton corps te parait si lourd, cela fait  longtemps que tu n'as pas pris de repos dans un endroit aussi confortable que tes appartements. Avant de vagabonder dans un endroit onirique, tendrement blottie dans les bras de Morphée, tu te diriges vers ton miroir poussiéreux. Tu ne t'en sers que rarement, le temps et la nature s'occupant déjà de ton corps et de ta beauté enchanteresse. Tu n'as qu'un vague souvenir de ce à quoi tu ressemblais quelques années auparavant, tu as grandis c'est un fait indéniable, dépassant désormais le mètre 70, ton apparence de fillette révolue laisse place à celle d'une ravissante jeune femme.  

La poussière se dégageant progressivement de cette glace révélatrice, tu te concentres davantage sur les traits de ton visage. Eux aussi ont beaucoup changé mais, d'une manière générale, on retrouve dans celui-ci la petite fille que tu étais. Tu dévoiles désormais avec plus de prestance, une chevelure d'un noir de jais saupoudrée de reflet rouge venant révéler la vrai beauté de ces cheveux. Ils sont par ailleurs, bien plus long qu'ils n'ont jamais été, probablement le résultat d'une condition de vie moins permissive. Ou tout simplement, cette longueur est porteuse d'une volonté de s'assumer comme la femme que tu es. Tu as conscience de tes atouts et tu n'hésites plus à les dévoiler.

Outre tes cheveux, ton visage angélique s'est vu acquérir des traits beaucoup plus fermes. Désormais ton regard ne transmet pas seulement de l'excitation et de la bonne humeur mais aussi une maturité certaine que tu n'avais jusqu'alors jamais acquise. Par ailleurs, on peut même surprendre une certaine sévérité sur celui-ci, probablement vestige des décisions très pénibles que tu as du faire lors de la genèse des Gardiens. Même si ton esprit semble t'avoir pardonné, ton corps lui, se souvient, et cette image qui se prélasse sur ce verre froid est un rappel d'une chose que tu ne dois jamais oublier. Dans tous les cas, ton visage est celui d'une demoiselle charmante ne laissant que rarement indifférent les personnes du sexe opposé. Tu ne t'aurais jamais imaginé doté d'une telle plaisance au regard, et pourtant, tu es contrainte de le constater.

Ton reflet désormais dénué de toute poussière, tu peux contempler ton apparence dans toute sa globalité. Tes formes se sont développées en 5 ans, bien qu'elles ne se complaisent pas dans l'excès, elles ne sont pas pourtant inexistantes. Tu es dotée de telle sorte que tout soit en parfait harmonie, c'est la plus grande qualité que l'on pourrait relever en te voyant. Tu vérifies que tu es bien seule, dans ta chambre débordante de chaleur puis tu te délestes du tissu qui couvre ton corps. Désormais, tu te retrouves dans ton plus simple appareil, comme lorsque le monde a posé le regard sur toi pour la première fois.

Tu frémis, tu n'as pas l'habitude de te voir ainsi, ce n'est pas quelque chose dont tu portes ton attention en temps normal. Plus que tes formes, c'est désormais ta musculature qu'on remarque, celle-ci parait anormal, étrange sur ton corps. Elle n'a rien à faire ici, et pourtant, elle est bien présente, témoin d'une condition de vie aussi ardue que pénible. Tu n'avais pas le choix, tu as du parfaire ton corps encore plus, taillant dans ta chaire sans compter pour te sculpter une forme à toutes épreuves. Malgré tout, cela ne te rend pas laide, juste particulière, il est surprenant de voir une femme musclée, même sur Horizon mais, ce n'est pas quelque chose que tu regrettes. Cela prouve ta survie, ta résistance face aux épreuves, tu n'es pas honteuse de ce corps au contraire, tu l'apprécies pour ce qu'il est, une machine qu'on ne peut dérégler par la simple force.

Enfin, tu portes ton regard sur la pile de vêtement que tu as timidement enlevé tout à l'heure. Tu remarques ainsi que ton style n'a pas réellement changé avec le temps. Tu portes toujours sur toi, cette couleur noir, rappel de tes origines et de ce que tu es. Relevée par du rouge, on retrouve en tes habits la même originalité que dans ta chevelure venant accroitre cette harmonie évidente. Par ailleurs, tu sembles moins couvertes que dans ton passé hors d'Horizon. En effet, une fois que le froid n'avait plus rien à rongé dans ta chaire, tu as finis par accepter le froid et te laisser caresser par lui. Ce qui n'était que douleur et désormais une simple brise, ton corps s'étant acclimaté aux conditions les plus extrêmes.

De toute cela, tu peux en déduire que tu as suivi l'évolution qui t'était prédestinée malgré les événements tragiques. Tu n'as pas changé de style, d'apparence, tu n'as fais que la perfectionner à travers le temps et les épreuves. Aujourd'hui, devant ce miroir insondable, tu te découvres femme comme jamais tu ne t'étais sentie. Tu débordes d'émotions et ton corps répond à ces appels, cette vision de toi désormais gravée dans ta mémoire te permet de poser une nouvelle pierre sur le chemin pavé qui t'éloigne de ton monde d'origine.

Les premières années qui suivent ta naissance te sont inconnues. Fille d'une mère dont tu n'as que le nom gravée sur une tombe ensevelit sous la neige, tu es le fruit d'une imagination débordante. Aussi loin que tu t'en souviennes, tu as des échos de ta sœur, te comptant des histoires pour t'endormir, pour te calmer. Ton esprit n'était qu'une fioriture d'étincelle sans aucun foyer pour se canaliser mais, ces mots bien qu'incompréhensibles à l'époque se sont gravés à l'encre dans ton esprit. Ces mêmes histoires qui t'ont plus bercé dans ton sommeil que ta propre mère. Ton père ? Ce mot n'a presque aucune signification pour toi, non pas par rejet ou haine, mais bien car celui-ci est encore plus inexistant que ta matrone. Alors que tu peux t'accrocher à un nom d'un coté, de l'autre, tu fais face à un profond vide que tu n'as jamais pu réellement combler. Tout ceci aujourd'hui te semble bien vague et pourtant, c'est ce vide qui a fait de toi ce que tu es.

Ces contes, ces chimères que ta jeune sœur à la chevelure flamboyante te lisait t'ont mit sur la voie de la pureté. Ton monde était compliqué bien avant ta naissance, et après celle-ci, il n'a cessé de se complexifier davantage. Lorsque l'âge vint te frapper plusieurs cycles, tu donnas un sens à tout ces écrits que tu te ressassais sans cesse. Qu'importe les difficultés, qu'importe l'adversité, tu avais une profonde envie de vouer ton existence à autrui. De faire partie de ces histoire en tant qu’héroïne, intrépide mais incroyablement naïve. Bien sur, tu n'avais pas encore conscience de ton innocence. Tu n'étais qu'une gamine dont les yeux pétillaient à l'énoncer de figure légendaire se battant pour le bien commun.

Par ailleurs, avec ton innocence presque touchante, tu as été comme conditionné à faire la part entre le bien et le mal. Pour toi, tout ceci n'était qu'une question d'aspect physique, le mauvais se démarquant parfaitement du gentil de par son aspect monstrueux. C'était d'ailleurs ce qui faisait de toi une être si pure, tu n'avais pas réellement conscience qu'un démon pouvait sommeiller en chaque humain. Que le monstre que tu n'hésitais pas à châtier de ta pensée immature pouvait avoir lui aussi, une raison à ses faits et ses gestes. En réalité, tu n'as découvert cela qu'en arrivant sur Horizon, brisant toutes tes notions de petites filles.

Par la suite, lorsque tu fus en âge de rentrer dans une école, ta sœur te porta jusqu'à ton oncle. Entrainée dans une Academy pour enfant voulant servir la patrie humaine, c'est là où tu as fait tes premières armes. Ton oncle n'était pas un homme charmant, loin de là, il poussait même la sonnette de la tyrannie lorsqu'il s'agissait de te rendre plus forte. Il a formaté ton corps, mais ne t'as jamais déformé tes idéaux, l'état d'esprit que tu arborais étant parfait pour un soldat s'engageant dans les combats les plus sombres que l'humanité ai eu l'occasion d'entreprendre. Dans tous les cas, tu étais une prodigieuse élève, autant d'un point de vue intellectuel que physique. Ta force n'était pas ta plus grande fierté, mais ton endurance et ton agilité étaient sans aucun doute un exemple pour les autres.

C'était surtout ton intelligence qui était le point le plus remarquable sur ton dossier. Alors que la plupart des élèves se faisaient fournir leurs armes, toi, tu t'étais jetée dans une entreprise dantesque pour ton jeune âge. Assimilant alors les technologies de ton monde, tu créas ce qui par la suite fut ta plus fidèle alliée "Crescent Rose". Pour dire vrai, tu aurais pu te blesser gravement que tu aurais servi dans l'armée d'une manière ou d'une autre grâce à ton esprit génial. D'ailleurs les grands esprits manquaient en ce temps de guerre, mais toi, tu préférais aller au front, sans sourciller. Enfin bon, tu avais été formé pour cela, pour te battre comme un super soldat, un symbole de toute la fierté de l'humanité.

Par la suite, malgré ton âge, tes capacités te permirent de t'approcher de ton futur en économisant deux années de ta jeune vie. Tu changeas d’établissement mais aucunement d'objectif, ici, on mettait en pratique ce que tu avais mit tant d'année à assimiler. En théorie, tu n'avais aucune crainte, toi qui avait été recommandé des plus figures les plus grandes de ton ancienne école. Tes talents étaient variés, mais ton manque de sociabilité lui était flagrant. En réalité, ce n'était pas de ton plein grès que ta seule amie était une faux de 2 mètres de hauteur, mais bien car ta timidité prenait souvent le pas sur tes envies. Tu avais besoin d'une pierre sur laquelle t'appuyer, d'un rebord sur lequel t'épauler. Et de cette envie germa tes amies qui finirent par rejoindre ton équipe. Oui, ton équipe. Lorsque t'y repenses, cela semble sonner encore faux dans tes oreilles. Toi, une jeune fille de 15 ans, avec deux années en moins que tes coéquipières, à la tête de celles-ci.

Dans tous les cas, ce fut probablement l’événement le plus heureux de ta vie. Il avait été court certes, la faute à celui se proclamant divin créateur d'Horizon mais, il t'a permit d'affirmer encore plus tes qualités en balayant ton manque de confiance en toi. Tu n'avais jamais eu autant le sourire qu'en cette période de ta vie, le monde te souriait et tu souriait au monde. Une vraie boule de bonne humeur et d'énergie intarissable. Les liens que tu as formé à cette période ne se briseront probablement jamais, même avec les affres du temps, il suffit que tu ne les revois ne serait-ce qu'une fois pour dissiper la rouille germant sur ces relations. Malheureusement, tous le monde sait ce qui t'arriva une fois débarquée sur Horizon. Cinq longues années de désespoir te frappèrent avant de penser qu'à nouveaux, la possibilité de retrouver tes amies n'était pas totalement éteint.