La route était calme. Un vent paisible comme la brise des sous bois sait l'être la parcourait, caressant la poussière ds voyages d'un toucher délicat. Le souffle tiède de l'après midi tourbillonnait mollement aux carrefours, laissant les quelques feuilles mortes en mal d'aventures se morfondre de leur immobilité quelques centimètres plus loin à chaque soubresaut.
Quelques ombres découpaient la terre tassée des petites routes passant sous les ramures. De traces de pas anciennes de plusieurs jours se trouvaient ainsi ombragées, leurs contours se dessinant de façon indicible.
Un voyageur perdu ou simplement heureux de découvrir de nouveaux paysages auraient put se surprendre à admirer la courbure des branches sur son chemin. Il aurait put s'étonner de la musique que faisait le vent entre les troncs ou même simplement de l'odeur douce et légèrement piquante qui régnait sur cette partie de sa sente.
D'ailleurs… n'était-elle pas trop piquante ? Comme quelque chose de bien connue, et par tous, mais qu'il n'est que rarement bon de sentir. Et la musique des bois. Elle avait dans le fond de ses flûtes quelque chose d'étrangement agressif.

En fait, plus le possible voyageur avançait sur sa route moins celle ci semblait engageante. Les ramures quelques pas en arrière lui semblait terriblement écartées en comparaison à celle qui le surplombait désormais. Les feuilles accumulées les unes sur les autres prenaient un tour étouffant et le gémissement feutré formulé par l'haleine du bois. Les troncs semblaient se rapprocher, comme pour écraser l'esseulé en l'étouffant.
Et cette odeur. Cette odeur entêtante, terrible, menaçante, comme un avertissement. Elle murmurait au coeur du voyageur. Chuchotait à son âme des préventions sans effets. Elle déchirait ses sens et hurlait à sa conscience.
Sans succès. Car déjà l'objet de ce malaise ambiant se profilait dans l'obscurité régnant désormais sur la passage. Une ombre parmi les ombres. Des contours difficiles à appréhender et une forme en mouvements qui la rendait incompréhensible du premier coup d'oeil.
Puis le regard s'échappe sur les formes au sol. Bien trop statiques pour être encore vivantes mais aussi bien trop déchirées pour rappeler ce qu'elles devaient être sans plonger une conscience innocente dans la tourmente.

Car sur son promontoire de membres se trouvait Lylim. Épée plantée dans un corps depuis des heures déjà raidit par la mort et qui ne méritait de dépouille que le nom étant donné le festin qui en avait été fait.
Ici dans son royaume d'ombres et d'oppression elle prenait plaisir à se repaître de ses dernières proies. Affichant une mine ravie que les reflets d'un ocre terne permettaient de distinguer elle déchirait les chairs. Les griffes enfoncées dans les morceaux désirés elle les arrachait sans ménagement, accompagnant ses mouvement de craquements poisseux et leur consommation de sons aussi animaux que déments.
La peau se trouvait aisément transpercée par ses crocs, les muscles se déchiraient dans sa gueule et les os se brisaient jusqu'à former un tapis de débris épars autour de ce qui devait être le centre de la boucherie.
Mais la bête n'en demeurait pas moins dangereuse. Car même perdue dans la joie de son repas elle gardait ses sens en alerte. Bientôt une odeur pourrait rejoindre son museau. Peut être était-il déjà trop tard, le vent lui aurait soufflé plus que des mots en passant du gibier au chasseur. Déjà elle attrape son arme, grondant doucement, presque sans menace, et pourtant il est aisé de deviner que cela est impossible.
Heureusement il ne s'agissait ici que de supposition, et si le voyageur évoqué n'est pour le moment pas réel, il trouverait à cet instant précis Lylim en train de massacrer ce qu'il reste d'un dernier homme pour en détacher au mieux les chairs et finir de ripailler.

Avec un peu de chance elle sera satisfaite si vous venez à la rencontrer. Juste ce qu'il faut après son repas pour qu'elle ait perdue une partie de sa hargne, mais pas trop pour que la faim ne soit pas dévorante. Bonne chance.

Plus on avance dans une forêt, plus on s'y sent oppressé. L'air si frais et apaisant devient empoisonné et malsain, les arbres si beau et si espacé se rapproche et noircit, le sentier de terre clair devient crasseux et malfaisant. Un super endroit en clair.

Bon, je pense que le caractère quelque peu horrifique de l'endroit ne me dérange pas plus que ça. Il faut dire que sur Humbrella, ce genre de décor était pire, bon j'avoue me suis encore perdu mais est-ce ma faute ? Je n'ai connu les plantes et les arbres que via hologrammes et ici, j'en vois à foison, est-ce ma faute si je veux connaître ?

Je touche tout ce que je vois, du buisson à l'arbre en passant à l'arbuste, tout cela est fascinant, je pourrais fabriquer des potions ou autres produits avec mes connaissances mais je ne pense pas que ce monde appelle ces plantes de la même manière que chez moi.


Tiens, en parlant de chez moi, est ce que Umbrella me manque ? Eh bien pas vraiment même si j'aurais aimé amener de l'arsenal, comme une unité Prêtre, ces exo-armures pour construire bâtiments et structures de défense mais bon, ça m'étonnerais que je puisse en trouver vu qu'Umbrella est détruite.

Mais un détail a attiré mon attention, des traces de pas, ce chemin ne serait pas aussi méconnu qu'il prétend le dire. Cependant, les traces ont l'air de partir à gauche puis à droite, comme si il essayait de fuir quelque chose mais quoi ? En suivant le chemin, j’entends un bruit, pas un bruit qui sonne doux à l'oreille non, mais un bruit de déchirement, comme si on était en train de déchirer de la chair et de l'avaler goulûment, une bête sauvage aurait attrapé l'auteur des pas que je suis ? C'était donc ça qu'il tentait de fuir.

Eh bien, allons à la rencontre de cette créature sauvage, peut être pourrais-je en faire un allié ? Je dis bien peut-être car ce genre de bête est aussi violente qu'imprévisible, l'approche d'un gibier potentiel peut les plonger dans une frénésie sans pareil.

Je finis par atteindre l'endroit d'où se proviennent les sons, je pense que la plupart des gens auraient régurgité leur déjeuner devant ce spectacle mais ils n'ont pas vu l'effet d'un bombardement shrapnel sur une armée. La créature en question est quelque chose d'inconnu pour moi mais ses bras me font pensé à cet animal de l'ancien temps, une chauve-souris ou un truc dans le genre. Visiblement en plein repas mais toujours sur le qui-vive, cette créature ne semble pas pour autant dénué de sens.

Je pris une branche et je la brisa, autant voir les réflexes de ce monstre