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 Le Dragibus Et Le P'tit BN

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MessageSujet: Le Dragibus Et Le P'tit BN    Le Dragibus Et Le P'tit BN  EmptyLun 10 Aoû - 20:18

Le pelage charbon strié de bleu électrique contrastait énormément avec les murs clairs de la ville. Presque à les éclairer, on ne voyait que le chat qui se baladait là. L'air déboussolée, chaque bruit de pas, chaque approche de la part d'un humain lui faisait faire un écart brutal, comme le font tous les matous lorsque de l'eau tombe par terre. Kisa était totalement perturbée. Les scientifiques venaient d'ouvrir la porte, et elle s'était faufilée pour s'échapper. Mais la surprise fut bien grande pour le petit coeur de chat qu'elle faisait battre ! Un nouveau monde, elle était littéralement tombée du ciel et avait atterrie dans une drôle de ville. Elle ne ressemblait en rien à celle des humains dans sa planète, à elle. C'était pavé, c'était presque vieux ! Aucun téléphone à l'oreille des humains, aucun chien promené en laisse pour venir la réveiller par des aboiements, c'était parfait ! Enfin presque, les hommes n'étaient pas très coopératifs, trop baraqués, trop rustres, ou simplement anti félins... Même certaines femmes ici étaient irritantes...

Mais la chatte s'habitua assez vite à ses premiers instants dans ce monde, il suffisait de lever la tête pour voir cette étendue bleue cotonneuse pour la faire ronronner. Cela faisait bien un mois terrestre qu'elle n'avait pas vu un ciel réel, un soleil autre que les néons des salles d'expériences, et encore ! Lorsqu'ils étaient allumés ! La petite chatte déposait ses empreintes bleutées sur le sol pendant quelques secondes, puis elles disparaissaient ! Encore un effet supplémentaire de la radioactivité assimilée dans son organisme. Mais trêve de rêverie, il fallait nourrir ce ventre amaigri et vide, au plus vite. Alors vint la question existentielle de chaque être vivant, qu'importe leur régime alimentaire... Où se trouve la nourriture ? Le chat utilisa son petit museau pour humer l'odeur d'un repas. Vu la hauteur du soleil, il devait bien être midi, non ? Elle dressa les oreilles dans la direction des bruits de couverts, imperceptibles à cette distance pour un humain, et se laissa guider.
Se repérer à l'odeur n'est pas si facile que ça en à l'air ! Les murs des humains venaient entraver sa marche et elle dû escalader de nombreuses fois des bâtiments, ou même totalement les éviter, sans perdre le fil de sa seule piste pour manger. Enfin elle arriva dans la rue commerciale, où quelques auberges, ou du moins à ce qui était écrit, tenaient des repas pour les clients. La minette fluorescente se faufila dans divers restaurants de ce style, mais à chaque fois, un serveur venait l'attraper par la peau du coup et la flanquait dehors. Ne voulant pas revêtir sa forme humanoïde sans avoir précédemment cherché des vêtements, elle resta donc impuissante face à eux. Peut-être qu'une furry déshabillée aurait pu négocier, mais ce n'était pas le besoin du moment.
Pour finir, Kisa se rendit dans une sorte de bar, où les gens se nourrissaient également malgré l'affluence de boissons mousseuses, inconnues par le félin. Elle dressa les oreilles, quelques traces bleues sur le plancher, avant de regarder les hommes et quelques femmes assis au comptoir mais également dans l'ensemble de la salle. Son dévolu se jeta sur un homme blond dont la viande fumante faisait frémir sa membrane dans de longs ronronnements. Jouant la carte du petit chat, elle vint se frotter à sa cheville, ronronnant encore plus fort, la queue en l'air avec simplement l'extrémité retombant, signe de sérénité. Un petit miaulement tinta pendant que les prunelles bleues luminescentes de posaient sur le visage de l'humain. Le chat finit par s'asseoir en battant la mesure de droite à gauche sur le sol, oreilles dressées, et toujours sans omettre le fameux ronron qui pourrait peut-être arriver à dégoter un morceau de viande pour son ventre criant famine !


Dernière édition par Kisa le Mer 12 Aoû - 15:38, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Le Dragibus Et Le P'tit BN    Le Dragibus Et Le P'tit BN  EmptyMer 12 Aoû - 14:49

Cela faisait déjà plusieurs jours que Edwin s'était installé à Fuschia. Ce n'était pas vraiment par envie qu'il louait une chambre ici, mais plus par obligation. Lors de son atterrissage forcée sa renarde s'était brisée une aile sous la violence du choc et malgré ses capacités de régénération propre au Spectre, elle ne serait pas guérie avant encore plusieurs jours. Pendant ce temps-là le jeune homme prenait son mal en patience et passait son temps à déambuler dans les rues. Il avait gardé une partie de l'argent récolté et l'avais fait fructifier afin de pouvoir vivre quelques temps. Comment l'avait-il fait fructifier ? Principalement à base de jeu d'argent. Il avait l'habitude dans son monde d'origine de passer une bonne partie de son temps libre à jouer à différents jeu impliquant des sommes plus ou moins importantes et il avait appris toutes les subtilités du jeu d'argent, surtout celle de tricher à vrai dire. Ainsi il n'avait pas eu de mal à soutirer de l'argent à plusieurs clients complètement bourrés, des cibles de premier choix.

Aujourd'hui, Edwin n'avait pas encore quitté sa chambre. Gaïa était installée sur le seul lit disponible dans la pièce, les yeux clos et la respiration profonde tout indiquait qu'elle dormait. Pourtant, Edwin savait qu'une partie d'elle était encore consciente et n'arrivait pas à trouver le sommeil. Le lien télépathique qu'elle gardait activé en permanence le lui indiquait, mais il ne savait pas ce qui l'empêchait de dormir. Le lien télépathique avait beau connecter leur deux esprits Gaïa décidait de ce qu'elle voulait partager avec lui. C'était d'ailleurs la même chose de son côté. Il ne pouvait donc pas savoir si sa blessure à l'aile la faisait souffrir ou non tant que la renarde n'acceptait pas de lui faire partager sa douleur par le biais de leur connexion mentale. Il restait donc assis sur un petit tabouret de bois assez inconfortable à regarder par la fenêtre l'agitation dans les rues de Fuschia. Il s'était installé ici dès son réveil et n'avait pas quitté son poste d'observation depuis ce moment-là. Il n'avait pas pris de petit déjeuner et son estomac commençait à se tordre en lui et à crier famine, mais il restait là, sourd aux requêtes de son organisme.

Un grondement plus sourd que les précédents brisa le silence de la pièce et Edwin se sentit légèrement gêné. Il avait beau être seulement en compagnie de Gaïa, il n'aimait guère que son estomac fasse des bruits aussi impromptus. Il soupira et délaissa du regard la rue qu'il observait depuis ce matin pour croiser le regard de la renarde. Le bruit l'avait sans doute réveillé et ses yeux noirs de jais étaient plongés dans les siens. Ils se regardèrent ainsi plusieurs minutes sans qu'aucun d'eux ne s'engouffrent dans le lien et s'expriment. Puis Gaïa prit l'initiative de parler.

- Tu devrais aller manger, me couver comme ça ne changera  rien. Je ne vais pas guérir plus rapidement si tu restes dans la pièce. Au contraire, ta présence m'empêche de dormir surtout lorsque ton estomac gronde aussi bruyamment.

Edwin sentit une pointe d'humour et d'amusement dans la dernière phrase de sa compagne ailée et ne put retenir un sourire.

- Tu as raison. Je te laisse quelques minutes alors, le temps de me rassassier.

- Tu devrais aussi aller faire un tour dehors, regarder par cette fenêtre à longueur de journée est malsain.

- On verra...

Il se leva de son tabouret et quitta la chambre en refermant soigneusement la porte derrière-lui. Il rangea la clef dans une des poches de son costume et sortit dehors. Il aurait très bien pu manger dans l'auberge mais les quelques repas qu'il avait fait ici lui avait appris que la qualité de la nourriture n'était pas au rendez-vous au contraire des chambres qui étaient quasiment parfaites. Il déambula donc dans les rues, se frayant un chemin parmi les rues par moment noires de monde. Ses pas le menèrent jusqu'à un bar de la ville où il s'installa. Interpellant un serveur, il commanda une assiette de ragoût, le plat du jour d'après l'ardoise accrochée au dessus du comptoir. Il commanda aussi une bière et se laissa tomber à une des tables libres, le regard dans le vide. À peine sa commande fut-elle servie qu'une masse de poils noirs et bleus électriques vint se frotter à ses jambes. Plus que la sensation sur ses jambes se fut le ronronnement qui attira son attention, il recula légèrement sa chaise et plongea le regard sous la table. Un chat à la fourrure noire décorée par des stries d'une couleur bleu électrique le regardait dans les yeux en ronronnant.

- Qu'est-ce que tu fais là toi, hein ?, questionna-t-il d'une voix douce bien qu'il savait pertinemment que le chat n'allait pas lui répondre.

Il tendit la main vers le chat et le laissa la lui renifler avant de lui caresser le sommet du crâne, aplatissant doucement ses oreilles au rythme des caresses.

- Tu as faim c'est ça ?

Posant un morceau de viande du ragoût qu'on venait tout juste de lui apporter dans sa main, il tendit la paume de sa main vers le chat alors qu'une chose étrange attirait son attention. Des tâches bleus fluos s'étendait sur le sol à ses pieds. Les tâches se superposaient les unes aux autres mais on pouvait facilement discerner des empreintes de chat par endroit. Qu'est-ce que c'était ? Edwin en avait aucune idée aussi, de sa main libre il posa ses doigts sur l'empreinte de chat. Ses doigts virèrent aussitôt au même bleu fluo et il se retint de pousser un juron. Il reporta son attention sur le chat à ses pieds. Était-ce vraiment un chat normal ?
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