Lylim représente ce qu'il y a de plus malsain en chacun. Elle incarne le désir de voir l'autre souffrir, le besoin d'un cri de douleur ou d'un éclat de larmes. Elle n'a pas réellement conscience qu'elle fait le mal. Tout au plus se rend-t-elle compte que les gens souffrent. Mais même cela, ce n'est pas suffisant pour l'émouvoir. Son coeur a depuis bien longtemps oublié la morale, peut être ne l'a-t-il même jamais connut. Toujours est-il que sans être capable de discerner le bien du mal elle en est venue à se forger ses propres valeurs. Elle ne comprend pas les faibles, ceux qui ne sont pas capables de se battre jusqu'à la mort s'il le faut. pas forcément contre un ennemi précis, mais contre la vie elle même. Si lylim se sent proche de sa perte elle trouvera un moyen de survivre, aussi atroce ou étrange soit-il elle le trouvera et en usera. Mais pour ce qui est de ceux qui se résignent, elle les hait, elle les hait encore plus qu'elle ne hait chaque être, chaque animal, chaque plante et pierre de ce monde. C'est pour cela qu'ils sont nombreux, ceux qui se laisse aller au désespoir, à mourir par sa lame.

Lylim aime cependant certaine choses. Bien qu'elle n'ait pas conscience de ce qui est bon et ce qui ne l'est pas elle a développée les même adorations que son créateur pour nombre de ressentit. La souffrance est l'une de ses sensations favorites, elle s'en nourrit au même titre que le sang dont elle vide ses victimes ou que les chairs qu'elle arrache aux cadavres. La peine, la douleur, la tristesse, la haine, la rage, la fureur, la vengeance, la rancœur. Tout ce qui est négatif et nocif lui est un met délectable. Plus un être est mauvais ou corrompu moins il restera de son cadavre après le passage de la dame.

Enfin Lylim peut sembler stupide, elle l'est peut être mais il ne faut cependant pas la sous estimer car elle apprend vite. Si elle ne comprend pas tout ce qu'elle voit ce n'est pas pour autant qu'elle ne comprendra pas. Qu'un homme tente de protéger une femme et elle ressentira sa peur, elle appréciera sa puissance et pourra goûter à sa saveur pour savoir ce qui la provoque. Cependant elle restera incapable de la comprendre tant qu'elle n'aura pas assimilé les rapports entre humains. Il en va de même pour ce qui est du langage. Lylim est un puits de science pour ce qui est du langage, pourtant elle ne parle pas encore. De même elle ne comprendra pas ce que vous lui dite, il faudra imager vos propos. Car même si Lylim connait bien des mots elle ne les comprends pas, ainsi comme tout enfant qui s'exprime pour la première fois Lylim devra apprendre par mimétisme pour réussir à former ses mots et exprimer sa pensée.

Lylim n'est donc pas idiote, mais son incapacité à comprendre certaine choses ou à simplement les connaître font qu'il lui arrivera souvent de le paraître.

Lylim n'est pas ce que l'on pourrait appeler un canon de beauté, déjà parce que des comme elles il n'y en a pas beaucoup, des de son espèces, puis des de sa race encore moins. Lylim est une femme chauve souris, elle est hybridée avec cette créature qui fait trembler petits et grands lors des longues promenades en forêt ou lorsque le soir tombe près d'un feu de camp où se racontent des histoires fabuleuses. Elle a une taille moyenne pour une jeune femme, trônant tranquillement à un petit mètre soixante quinze. Sa taille fine et ses muscles secs ne lui donnent pas non plus une masse incroyable, tout juste les soixante kilos, soit juste ce qu'il faut pour des hanches bien dessinées. Sa peau est recouverte d'une fine et lisse fourrure, tour à tour rose et grise. Ses cheveux sont de la même couleur que le jour naissant sur les nuages et sa peau se cache sous les coutures des cicatrices trop nombreuses pour être décomptées. L’anthropomorphe possède aussi des ailes caractéristiques de sa race, d'une teinte d'un rose si léger qu'il semble blanc sa membrane se déploie avec majesté, laissant ainsi découvrir les roses y étant apposées. Ses ailes d'ailleurs, son aussi ses doigts, elle ne possède que le pouce qui ne soit pas la base de l'une des articulation de ses ailes, au bout de chacun de ses doigts se trouve une petite griffe. Enfin ses pattes et sa queue, cette dernière est assez courte, comme celle d'une souris mais en bien moins longue, recouverte de la même fourrure que le reste de son corps, elle ne lui sert pas à grand-chose mais elle est là, comme un cheveux dans la soupe. Et puis ses pattes, ce ne sont pas des pieds non non, une sorte de croisement entre une patte aux griffes dangereusement larges et longues et un pied, cela la surélève un petit peu et lui permet une bonne détente ou un bon amortit.

Ah, dernière petite note, elle porte un cache oeil évitez d'y toucher...

La pièce était vaste comme une plaine mais étouffante comme une nuit d'été. Partout régnait une pénombre à l'image de braises dormantes, attendant leur éveil pour peindre les murs de leur incandescente lueur. Des runes énigmatiques couvraient les murs craquelés, semblables à une mue de serpent pour qui son corps devient trop grand. Et pourtant l'on pouvait encore sentir le pouls de la créature qui habitait ces lieux. La formidable pulsation d'une magie terrifiante qui courrait dans les veinures ocres des parois de la grotte sans fond. Et en son centre, enchevêtrée dans un entrelacs inextricable, une forme aux contours vaguement humains.
Les ailes de la terreur sur les côtes, la haine pour regard et la rage pour coeur. Voilà ce qui composait le centre de l'énergie malsaine déversant sans retenue aucune son aura répugnante. L'air en était si vicié qu'aucun être quel qu'il soit ne parvenait jamais à survivre.

Le vacarme d'un soufflet de forge résonnant entre ces murs pourtant si silencieux jusque là fit trembler la poussière sur le sol. Les fils sanguins courant le long des parois pulsèrent d'une lumière moins terne, renforçant l'impression d'un coeur gigantesque battant dans les ténèbres insondables. La terre et les racines tombèrent du plafond dans un crépitement douceâtre en comparaison du grondement qui roula comme une réponse.
Alors la poussière, l'air et le temps lui même, semblèrent se figer. Dans un instant de calme extrême il ne fut plus question que de la vibration qui parcourait la coque du monstre. L'oeuf semblait prêt à se fendiller, à tout instant, et l'horreur en jaillirait.

Mais alors qu'un monde entier semblait retenir son souffle dans l'attente d'une annonce funeste c'est un craquement déchirant qui fit exploser le calme surnaturel des lieux. La planète entière vacilla, tel un homme blessé mais encore assez vivant pour hurler sa douleur elle s'ébroua. La croûte se craquela, laissant voir une rage aux reflets d'une vie brûlante. Se déversant par les cheminées parsemant la surface de ce monde en perdition elle en réchauffa par la même le centre en s'y activant comme jamais on ne l'aurait cru possible. Ce que l'on nome éruption et plonge un peuple dans la terreur ailleurs n'est rien en comparaison de ce qui fut ici. Des roches de la taille de villes furent expulsées si haut qu'elles semblèrent vouloir frapper les dieux, retombant avec le fracas d'un ange déchu qui se heurte à la réalité.

Alors qu'une partie de ce monde esseulé partait dans les confins d'un autre univers c'est la source immémoriale de son énergie qui remonta des profondeurs. Un noyau rude, joyaux de gypse brut qui se paraît des couleurs d'une nuit d’horreur. Noyaux d'os brisé, tout aussi craquelé, ses échardes acérées pointant en tous sens comme si elles avaient voulut évincer la création elle même.
Avec la douleur d'un dernier cri il se fendit, sa surface torturée se couvrant de nouvelles plaies éclatantes. Puis il explosa, crachant le liquide bouillonnant qui emplissait le sein de sa coque comme une insulte à tout ce qui pourrait le voir.

Lorsque le magma sinistre eut finit de rejoindre la masse luisant déjà sombrement aux alentours, le joyaux de cette destruction fit son apparition. Debout au centre de tout ce qu'il devait rester de cette terre stérile à jamais elle resplendissait. Vomissant son aura malsaine comme l'aurait fait le plus répugnant des mythes elle fixa la part de son monde qui s'en allait, emportée par le créateur, Infinity.

-Regarde bien Lylim ! Regarde ma créature ! Voit ton ennemi ! Grave son image au fond de ta rage ! Garde son odeur au creux de ta haine ! Ressent sa marque au plus profond de ton sang ! Rappelle toi à jamais du fléau innommable que tu dois être pour lui !
Et maintenant Lylim… Maintenant cherche, nuit et jour, cherche dans les affres de l'horreur. Cherche dans les derniers replis de la perdition. Arrache à la peur ses cris les plus effroyables. Mais trouve comment le rejoindre. Trouve ! Trouve et frappe ! Frappe et blesse ! Blesse et tue !
Ne te stoppe qu'une fois ta soif étanchée par une marre de sang ! Lorsque tu sentiras la vie fuir en hurlant à ton approche et les sœurs peur et horreur s'agenouiller à tes côtés ! Tu seras un cauchemar ! Tu seras mon avatar !

Ainsi Lylim fit ce qu'on lui ordonnait. Elle chercha, longtemps. Elle puisa dans son corps, dans la trame même de son plan. Elle fouilla au plus profond de son être, arracha à son âme ses plus puissants fragments. Mais même avec toute la volonté et la hargne du monde, même en s'haranguant sans fin elle ne parvint pas à ouvrir le portail. Par chance, ou par le fait de la destinée, celui ci s'ouvrit de lui même, certainement grâce à une puissance extérieur. Aussi y pénétra-t-elle avec l'assurance d'un paon, et découvrit avec choc combien un tel voyage ruinait ses capacités à l'arrivée. Trop faible pour écraser autre chose que le plus faible des faibles pour le moment elle dut se résoudre à survivre. Dévorer ou être dévorée. Un sourire carnassier se dessina sur son visage. Lylim avait déjà choisit, elle avait choisit depuis toujours…

Lylim n'est pas un être créé de façon normale. Elle n'a pas de parents, elle n'a pas d'âge définit car pas de naissance concrète. Ce qui se rapproche le plus de son père est aussi son maître et son guide.

Lylim est la créature de Gärt, un dieu fou et sanguinaire qui s'est battit son propre monde. Incapable d'aider la vie tout ce qu'il a essayé d'y implanter est mort. Gärt a donc décidé de voler ce qu'il ne pouvait avoir à d'autres, et ce qu'il veut c'est la vie. Or il est divinité de sang, de violence et de folie. Maintenir la vie lui est une chose impossible. Depuis qu'il l'a comprit il a radicalement changé ses plans.

Plus aucun monde habité n'étant disponible dans son univers il a créé ce qui serait un pont entre lui et un possible ailleurs. Ce pont ce fut Lylim, un corps doté d'une conscience qui lui permettrait d'agir sans qu'il ait à le contrôler en permanence. Ainsi Gärt peut rester surveiller son univers, gardant un lien avec sa créature sans pouvoir faire plus que lui fournir un peu de puissance et lui parler.

Lylim de son côté est donc un corps, résistant et capable. Mais pas seulement, elle possède un esprit comme toute chose animée de sa propre volonté. Le problème étant que ses pensées se limitent pour le moment à la volonté de son créateur. Mort, souffrance, peine, haine. Tout ce qui peut faire mal. Elle n'a ni conscience des conventions ni des valeurs, elle a du vocabulaire grâce à Gärt qui lui sert d'encyclopédie mais elle ne sait pas l'utiliser. Même si elle peut comprendre certaines choses les phrases se brouillent dans sa tête et elle même peinera à s'exprimer autrement que par des gestes et des grognements.

Pour résumer, Lylim est l'avatar d'un dieu qui ne la possède pas totalement. Elle a sa propre volonté, sa propre pensée. Pour le moment toutes deux sont bridées par le manque d'expérience. En revanche elle excelle en combat, chose normal pour un être créé dans le seul but d'apporter une destruction maximale.

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