Des petits pas résonnent dans la rue, sur les pavés. Ils ne sont pas humains, et si discrets que l'on pourrait prétendre à de la pluie, de simples gouttelettes. Tap tap tap tap. Une ombre rase la chaussée et s’arrête au milieu de celle-ci, des phares de voitures éclairent le macadam. Un klaxon retentit, mais la silhouette ne bouge pas, et tourne la tête vers le conducteur, effarée. Celui-ci pile, à quelques centimètres, quelque chose n’est pas normal. En effet, le pelage charbon du félin, hérissé, est strié de bleu fluorescent au niveau des pattes, et de la queue touffue qui bat la mesure de gauche à droite. Le conducteur regarde le chat, sur son dos, une raie de mulet du même cyan radioactif que les rayures, le même encore sur ses griffes. Celles-ci sont grandes d'ailleurs, prête à déchiqueter la moindre proie lui passant sous les coussinets... Bleus également.
 
C'est une overdose de bleu luminescent qui s'offre à vous, autant dans le regard, intense, perçant de la minette, que sur sa langue que l'on entraperçoit dans sa gueule à moitié ouverte. Le ventre aussi d'ailleurs, irradie de cette même couleur froide. Un miaulement assez grave pour un chat, tire le conducteur de la voiture de son état de contemplation, pourtant, il ne peut se détacher véritablement de ces yeux, dont l'un est strié de griffures dans le même ton cyan que le reste de ses rayures. Plus étrange encore, sur la tête de la femelle, se trouve une touffe de poils, comme les cheveux humains, dont les racines prennent le charbon de son poil pour se dégrader au même cyan que ces yeux, qui ne cessent de fixer l'homme béat, comme une guerre de regard.

Finalement, la silhouette féline se détourne de l'humain pour repartir dans les ruelles insalubres qui pourtant lui offrent cette sécurité. Dans la nuit noire, on peut suivre les traces sur le sol, le cyan restant sur le sol, pendant quelques secondes et disparaissant une fois le chat éloigné. Si l'on ne prête pas attention, la petite lueur bleutée entre les cartons pourrait très bien ne pas se faire remarquer, et pourtant.

Quelques jours plus tard, ce ne fut pas quelques gouttelettes tombant sur le sol, mais bien des pas humains. La même voiture déboula sur la route, et son conducteur tourna un bref instant la tête sur le côté, et ce qu'il voit pendant ce moment qui était censé n'être qu'une seconde, le prolongea pendant de longues minutes.

La voiture s'arrêta, et les vitres laissèrent filtrer la tête ahurie du conducteur. Un chat ? non... Un humain non plus d'ailleurs... C'est une étrange créature qui déambule dans les rues, sans se soucier un tant soit peu des regards que l'on pose sur elle. Elle fait bien un mètre soixante-quinze, pour soixante-cinq kilos, et comme les chats ne se mouillent pas, nous ne diront pas toute mouillée. La silhouette entière est couverte de fourrure noire, et dont les teinte complémentaires sont cyan.

La même overdose de bleu qu'il y a peu. Cette même raie de mulet, la même queue, les mêmes rayures aux cuisses et aux bras, en vérité, la seule chose chose qui change, c'est l'anatomie humanoïde qui s'entremêle à celle du chat. Une poitrine, assez forte qui plus est, une bouche permettant de parler, des mains, des pieds, mais toujours sans omettre les coussinets et les griffes, évidemment...

Le chauffeur n'en croit pas ses yeux, et pourtant il ne fait aucun doute là dessus. Le chat d'il y quelques jours peut se changer en une version humanoïde, et plutôt belle, voir très belle. D'ailleurs, il remarque que le chat est habillé, très peu, mais il l'est.

La minette, dans cette forme, troque la grosse fourrure pour des crocs tops, des shorts et quelques fois, des tenus rocks avec des vestes en cuir et des jeans tailles basses... Si l'humanité n'était que Furry, la plupart de ces messieurs pourraient tomber sous le charme de la demoiselle, alors qu'en vérité, seuls ceux qui ne s'arrêtent pas au physique peuvent y succomber, du moins, sur Terre.

La première chose à énoncer, lorsque l'on décrit ce chat, c'est d'insister sur l'instinct animal qui reste tout de même présent pour une majorité de son caractère. La femelle ne peut s'empêcher de sauter sur une balle de film gris réfléchissant la lumière, ou de guetter un oiseau dans un arbre de temps à autre. Et cet instinct se dévoile aussi dans sa forme alternative humaine, par une manie d'embobiner les gens, le jeu devenant mental plutôt que physique. Comme tout chat, Kisa aime aussi se poser sur un endroit ensoleillé et ne plus bouger de là pendant un long moment, elle possède un certain côté nonchalant  qui ne la prive cependant pas de vivacité lorsqu'elle n'est pas dans une période de sommeil.

Pour en venir à cette vivacité, le chat bouge beaucoup, il guette, trottine, ou flâne simplement, mais ne reste pas inactif durant cette période d'éveil. Curieuse par excellence, elle ne cesse de regarder autour d'elle, et de chercher à comprendre, pourquoi ? Qu'est-ce que c'est ? Qui est cette personne ? Et ne démord que très rarement avant d'avoir eu sa réponse. Cependant, elle sait rester calme et impassible lorsqu'elle en a besoin, pour chasser, se cacher, bien que son pelage ne l'aide pas vraiment pour ces derniers. Dans ces moments sérieux, le chat réfléchit toujours à la meilleure solution avant d'agir, mais lorsqu'elle a décidé de ce qu'elle ferait, elle s'y conformera jusqu'au bout, à moins de prouver qu'un plan différent serait plus efficace.

Point essentiel dans la psychologie de Kisa, un petit côté chiante, très chiante même, qui peut aller à l'extrême avec comme qualificatif un mot vulgaire qui ne sera pas employé ici. Elle possède ce défaut de s'aimer elle même, et d'avoir une estime assez haute de soi, assez haute pour être froide et suffisante devant les inconnus et autres personnes du même genre. Elle n'accorde pas facilement sa confiance, mais une fois la couche de glace bravement effritée par vos soins, elle peut devenir une compagne de route très agréable, voir même tendre, surtout avec les félins ou les personnes enfantines qui lui correspondent plus.

Autre point obligatoire dans le caractère de la minette. Ses chaleurs. Car comme tout animal de sexe féminin, elle possède ce besoin de reproduction pendant des périodes de quelques jours, assez rapprochées dans le temps. Pendant ce laps de temps, les miaulements de la furry sont perçants, langoureux, à la limite du sensuel, et un côté Nympho se développe. Sous sa forme chat, elle voyage la queue en l'air, se roule sur le sol, ou rampe à ras du sol, avec la croupe seule relevée. Sous la forme humaine, ce n'est qu'un besoin de sexe qui est éprouvé, et non un instinct de reproduction basique, car les chaleurs ne sont visibles que sous sa forme animale. La furry se fait plus douce, proche des hommes et succombe à un côté tactile pour tenter de combler ses besoins. Les chaleurs n'existent pas sous forme humanoïde, et les règles reproductrices sont donc celles d'une humaine lambda.

Avant, Kisa n'était qu'une boule de poile noir, communément appelée, chat de gouttière. Le seul moment où elle côtoyait les humains, c'était lorsqu'elle fouillait les poubelles pour manger, ou quand ils la poursuivait pour la faire fuir de leur jardin. Et cette vie lui convenait plutôt bien. Quelques fois, un enfant humain courait vers elle pour la caresser, mais les parents rattrapaient leurs bambins. On ne touche pas les chats miteux pleins de puces qui trainent dans la rue ! La vie était dure voir cruelle par moment avec notre pauvre bête, des coups par-ci, des bagarres de matous par-là, sur pas mal d'endroits, la minette n'était que cicatrices et saignements. Puis un jour, un humain en blouse blanche attrapa le cou du chat avant même que celui-ci ne tente de se débattre. Après un long trajet où la femelle vida son estomac à plusieurs reprises, ils arrivèrent enfin, devant un bâtiment immense, mais si terne. Le chat ne vit pas grand chose de ce-dit bâtiment, car elle fut rapidement emmenée dans la pièce pour laquelle on l'avait capturée.

L'obscurité dominait l'endroit, aucune lueur ne transperçait et le seul bruit résonnant entre les murs étaient des miaulements affolés, égarés. Le son résonnait, et rendait fou l'animal pris au piège, était-ce un autre chat ? L'aiderait-il ? Tant d'espoir dans ces oreilles dressées, à la recherche d'un réponse, tant d'espoir non comblé dans l'absence de cette réponse convoitée. Quand le bruit de la clinche retentit, la lueur dans l'océan de ses yeux se réveilla si brutalement, que la déception ne fut que plus brutale pour la petite boule de poile noire repliée sur elle même. La lumière s'ouvrit comme un rideau sur un sanglant décor.

Dans les cages, aucun signe de vie, si ce n'est un. Le seul projet ayant tenu le coup était la plus mal en point au début. Cette pauvre petite chatte au pelage souillé et avec tant de blessure que son état était désespéré, avait cicatrisé et retrouvé l'entièreté de sa fourrure ébène. On voyait même un éclat de vie dans ces prunelles apeurées. La grille s'ouvrit et on saisit le félin pour l'emmener dans une autre pièce dans le même genre. Seul, cette fois, le chat noir tenta de fuir, mais les êtres bipèdes enfoncèrent cette aiguille dans une veine et y injectèrent le contenu de la seringue. Un liquide vert fluo, plus vert encore que la pomme posée sur le bureau de l'autre côté de la vitre. Un feulement douloureux retentit lorsque enfin, on libéra son échine. Un autre jour obscur de la racine jusqu'à son terme passa.

Le lendemain, la pièce n'était plus noire, elle irradiait d'une lumière, et pas n'importe laquelle, aussi faible soit-elle, la pièce était bleutée, d'un éclat cyan, lorsque les scientifiques passèrent le pas se la porte, se fut une découverte inimaginable qui se tenait pelotonnée sur elle même, attendant sa peine. Le chat noir de la veille était strié de bleu, les pattes, la queue, même l'oeil, la totalité de son ventre... Les hommes vêtus de blancs jubilèrent, une réaction si rapide, si vive, si... colorée ! Ils allaient devenir riches...

♦ Pourquoi je suis là ?

Et il fallu un long moment aux statues qui se tenaient, béates, devant le chat, pour réagir autrement que par des clignements d'yeux... Puis un éclat de joie se fit entendre. La minette les regardait sans vraiment comprendre. Les médecins s'approchèrent et s'assirent près d'elle.

♣ Tu nous comprends ?
♦ Oui.
♣ Tu as un nom, le chat ?
♦ Ma mère m'a appelé Kisa.
♣ Kisa ? Note Liam !
♣ Oui !

Après plusieurs questions, les hommes de la science procédèrent à l'injection journalière, la même dose que la veille, et que l'avant veille. Puis la pièce redevint sombre, simplement éclairée par le pelage luminescent et les prunelles électriques du cobaye. Un bon nombre de semaines s'écoula. Les particularités de la chatte s'accentuèrent et se multiplièrent rapidement, jusqu'à ce jour. Ce précieux jour où la porte s'ouvrit sur un être humanoïde, capable de se tenir debout, avec des mains, une poitrine et des organes de femmes, mais une apparence féline.

Une série de test furent accompli sur ce nouvel être hybride, à mi chemin entre le chat et l'humain... Et les scientifiques voulurent aller encore plus loin. Une autopsie, en bonne et due forme. Ce jour là, le chat qui n'avait pas encore pris sa forme "furry", et lorsque la porte s'ouvrit, dans un élan d'instinct de survie, le chat radioactif bondit hors de la pièce. Et qu'elle stupeur de se sentir happée par un vortex, la conduisant dans un monde autre, après des possibilités dites... Infinies.

Prénom : Thémys
Âge : 15 ans c:
Loisir : Faire chier le monde, dormir, manger, je vous ai dis que j'étais un chaton roux ?
Comment avez vous découvert ce forum ? Jfais le codage avec Aïdo et un peu de graph aussi, alors vala è_é
Avez-vous lu le règlement ? Nion, qui le lis ? /PAN/ TOUS mauvais