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 Toute guerre doit bien commencer quelque part

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MessageSujet: Toute guerre doit bien commencer quelque part   Toute guerre doit bien commencer quelque part EmptyVen 7 Aoû - 23:48

Passer par la zone neutre avait vraiment été une bonne idée. Cela lui avait permis de se faire une idée de la puissance des guerriers de ce monde, d'une part, de jauger sa propre puissance d'autre part, mais surtout d'avoir des tas d'informations ! Son compagnon d'escrime temporaire et lui avaient capturé un « haut prêtre » ou quelque chose du genre, peu importait comment ce frêle être vivant aimait se faire appeler, pour se sortir d'une mauvaise situation mais aussi pour lui demander deux trois petites choses à leur manière. Nous passerons sous silence la manière dont ces informations avaient été obtenues, ce n'était pas très important... Toujours était-il qu'il avait pu, sous une certaine pression, révéler deux ou trois petites choses aux deux compères éphémères, notamment le système hiérarchique de l'endroit. C'était très important, puisque le revenant n'avait toujours pas la moindre idée de ce dans quoi il s'était embarqué en venant sur ce monde et ne savait pas vraiment d'où partir pour réaliser la tâche que lui avait confiée son maître. Il lui fallait au pire s'infiltrer des récolter des informations à lui donner pour que la conquête soit plus simple, au mieux commencer la conquête lui même en créant un avant poste et prenant du territoire comme sien. Le haut prêtre donc, comme tout ecclésiastique, était un érudit, il avait pu lui donner un résumé succin des grandes factions qui gouvernaient les territoires attirés en ce monde. Le prêtre n'avait pas pu donner d'informations très précises, pour plusieurs raisons, comme le manque de temps ou peut être un peu la peur : ce n'était pas très important, il avait saisi le principal. Il savait maintenant qu'il y avait des gens qui se réunissaient bon gré mal gré selon leurs objectifs plus ou moins logiques dans des territoires plus ou moins adaptés pour faire leur petit plan ensemble. Ma foi, il aurait fallut commencer par là ! De part sa position centrale, lorsqu'il put quitter la zone neutre, il sut que c'était vers le sud qu'il devait se rendre.

Avant son long périple, il se reposa dans la ville dans laquelle il avait causé tant de trouble. Ce n'était pas un si grand problème, tout le monde n'était pas forcément en bons termes avec les gens d'église, et puis l'argent et la force parlaient. Quand on a le choix entre accepter de bons devas sonnants et trébuchants ou finir à nourrir les rats, le choix semble logique. Il lui fallait se remettre à son potentiel maximum pour voyager jusqu'à ces terres éloignées ! Il se rendait en effet vers l'une des places fortes qu'on lui avait décrite, celle qui lui semblait lui ressembler le plus par son état et par l'objectif de ceux qui y habitaient : Vermeï ! Lieu de villégiature des ambitieux et des forts ! C'était tout ce qu'il lui fallait. Cette fois ci, il s'assura de se fournir, discrètement et tôt le matin, de quelques provisions, car s'il n'en avait pas besoin, c'était toujours agréable. Il acheta aussi une monture bon marché pour voyager plus rapidement. On ne peut pas faire de la marche à pied toute sa vie, pensait-il, sinon on arrive après le coche et il n'y a plus rien à faire. Même avec des capacités de randonnée or du commun. Avoir à faire des pauses régulières pour éviter de tuer sa monture à la tâche valait le coup, vu tout le temps qu'il gagnait à ne pas faire tout le chemin comme un paysan. Un homme de son rang et de sa stature ne pouvait définitivement pas marcher pour toujours, il lui fallait une monture. Il en changerai en temps et en heure, cependant : il lui fallait une monture à la hauteur de son état, enfin, un sombre canasson, un étalon d’outre tombe ! Il n'était pas assez confiant en sa nécromante pour faire cela dès maintenant, il lui faudrait s'entraîner un peu.

Son chemin fut, grâce à l'acquisition de sa monture, plus rapide que celui qui l'emmena de Krome -il savait maintenant le nom de l'endroit où il était apparu- vers la zone neutre. Il fut tout aussi calme, presque ennuyant. Pour un mort vivant comme lui qui avait vu les décennies défiler devant ses yeux sans broncher, ce temps n'était rien, aussi ne souffrit-il pas de l'ennui qui aurait pu assaillir le voyageur solitaire lambda. Il regrettait de ne pas pouvoir pousser sa monture plus fort, il aurait bien aimé arriver plus vite encore. Il n'avait pas le temps pour ces foutaises, il fallait explorer, conquérir, pas perdre son temps en futilités ! Mais il est des futilités qu'on ne peut pas éviter, se faire quelques alliés en faisait partie. Pas qu'il se sentait seul ou vulnérable, au contraire, mais il n'était pas naïf, on ne peut pas tout faire tout seul. Même en étant aussi inlassable que lui, ne s'arrêtant jamais, se tuant à la tâche s'il le pouvait, il ne pourrait pas gérer et l'exploration et l'invasion à grande échelle tout seul. Il fallait beaucoup de choses, comme une armée, aussi, ainsi que de fidèles compagnons sur qui compter pour gérer les affaires quand on est absent. C'était tout ce qu'il y avait de plus basique. Avoir un pied à terre, une base d'opération, quelque part où s'arrêter, prendre une pause, planifier, c'était important aussi. Il ne pouvait pas juste construire une chaumière ou même un fort au milieu d'une plaine et être satisfait, il lui fallait bien plus que ça.

Son arrivée dans les terres de Vermeï fit grande impression sur lui. S'il avait déjà eu un certain choc en arrivant à Krome, ce choc ci était d'une nature différente : il lui rappelait son propre monde en bien plus formidable. La capitale, chez lui, était impressionnante, mais pas autant, on n'avait pas passé autant de temps sur l'architecture et la construction de grands bâtiments à cause de la guerre perpétuelle qui s'y déroule. Les forteresses y étaient encore plus pratiques qu'esthétiques, tandis qu'ici il y avait un mélange des deux qui ne pouvait que laisser une impression très positive sur son esprit noble et médiéval. Son œil de guerrier y voyait la qualité d'un ouvrage de stratège, d'un architecte militaire de renom ; son œil de noble y voyait la beauté d'une construction bien faite, aux finitions parfaites et aux détails plaisants. Et c'était ici qu'avaient élu domicile ceux qui comme lui désiraient ce monde pour eux ! Ils avaient bien fait, ce n'était pas à Krome qu'on pouvait tenir une vraie position. Ce fort serait toujours là dans des siècles tandis que leurs tours de verre et de métal tomberaient si l'on soufflait dessus. Il se sentait un peu à la maison, mais en mieux.

Il avait envie de se présenter tout de suite pour rejoindre les rangs de la faction maîtresse de ces lieux, mais il fit preuve de retenue. Il ne pouvait pas vraiment arriver, rentrer comme s'il possédait l'endroit et décréter qu'il faisait partie de la bande. Il lui fallait, encore une fois, en savoir plus. Il se rendit dans la ville qu'il saurait plus tard s'appeler Fushia, la plus impressionnante et dans laquelle le plus grand bâtiment se trouvait, afin de trouver des gens. Il vendit son cheval en arrivant, il en trouverait bien un autre s'il en avait besoin mais il comptait passer un petit moment ici, nourrir la bête tout ce temps serait une perte de temps et d'argent. Ceci fait, il se rendit dans le bouge le moins insalubre qu'il puisse trouver, c'était un coin dans lequel les petites gens se rendaient et on pouvait donc en tirer des informations, dont il avait grand besoin.

Il n'avait cependant pas assez bien calculé. C'était effectivement un endroit où des gens un peu sales se réunissaient, mais ils n'étaient pas très... accueillants. Lorsqu'il passa la porte branlante de l'endroit, le maigre monde qui s'y trouvait se retourna vers lui et son armure brillante. Il n'était clairement pas de ce monde, c'était certain. Il resta planté là un instant, méditant sur son erreur mais, ne souhaitant pas perdre la face, se décida à rentrer après un court instant. Les habitués le regardèrent se diriger lentement vers le bar, toujours dans son armure complète, faisant claquer ses bottes sur le parquet dans un silence pesant. Tous avaient cessé leurs activités : ceux qui jouaient aux cartes laissaient leurs mains en suspend, ceux qui buvaient gardaient leurs verres à la main sans véritablement boire non plus, tous l'avaient dans leur champs de vision, du coin de l’œil, l'air dédaigneux.

Il retira finalement son casque, révélant son apparence non repoussante mais étonnante, sa blancheur presque transparente, son crâne lisse. Il n'avait encore rien commandé, n'osant pas vraiment ouvrir la bouche. Puis, il fallait dire que même le barman le regardait d'un air pas commode. Le revenant était certain de pouvoir tous les battre, même à mains nues, mais il voulait éviter cet inconvénient. Il n'était pas là pour ça. Un des soudards, plus téméraire ou plus ivre, s'approcha enfin de lui maladroitement, titubant légèrement, pour lui demander brusquement :


« Ben alors, Blanche Neige, t'as pas d'voix ? Ici tu commandes ou tu décampes, qu'est ce que tu prends ? »

Mannfred le fixa quelques instants, ses yeux rouges faisant vaciller son interlocuteur dans sa confiance en lui même, comme si même dans son ivresse il avait pu lire qu'il avait fait une erreur en parlant sur ce ton à un être tel que le revenant. Ne voulant lui non plus pas perdre la face devant ceux qu'il côtoyait régulièrement, il s'approcha de nouveau un peu plus, s'apprêtant à renouveler la menace, mais il n'en eut pas le temps, puisque Mannfred frappa du poing sur la table. Tout le monde se retourna et certains se levèrent. Sans leur laisser le temps de réagir, il ouvrit son poing, duquel quelques devas tombèrent en sonnant.

« Tenancier, mettez donc une tournée à ces braves gens. Ne m'oubliez pas. »

Décontenancés, les habitués ne savaient trop comment réagir, mais personne n'était assez fou pour refuser de la boisson gratuite. L'hostilité retomba et tout le monde repris son siège tandis que l'insalubre cabaret reprenait sa vie. Sirotant légèrement, Mannfred se demandait comment il allait bien pouvoir soutirer des informations de dégénérés pareils et si sa première intuition de rentrer directement dans le grand bâtiment n'aurait pas été une meilleure idée. Enfin, maintenant qu'il avait dépensé de l'argent, il ne pouvait pas juste partir, ce serait du gâchis. Il apostropha donc le barman discrètement d'un signe pour lui demander :

« Dites, l'ami. Je ne suis pas du coin, si ça ne se voyait pas assez, mais je dois rentrer en lice avec le gratin là haut. Vous ne sauriez pas par hasard comment on s'y prend ?
-Pourquoi j'saurais ça moi ?
Répondit l'homme d'un air morose. J'ai une tronche de gratin ?
-Allez, ne faites pas le timide,
insista Mannfred en lui glissant un deva dans la main.
-Roh, bon hein. Il faut dire, ici c'est pas spécialement le gratin, si vous voyez c'que j'veux dire. Il fit glisser le deva dans une de ses nombreuses poches et s'approcha : On voit bien qu'vous êtes pas du coin, c'est pourtant pas compliqué. Vous rentrez dans le hall de guilde et puis vous vous annoncez, voilà.
-Le hall de guilde ? Ce grand bâtiment de l'autre côté, là ?
-Ben oui, celui là, vous voulez aller où, uh ? Quant au gratin si vous faites l'affaire, vous le verrez par vous même. Sinon j'vous reverrai ici, héhé.
-Merci du renseignement,
ajouta le revenant en lui lançant un autre deva. »

Tandis que le barman attrapait la pièce au vol maladroitement, Mannfred, satisfait, se décida à partir tout de suite. Il n'avait plus rien à faire ici, à part finir cette bière insipide, ce qu'il ne ferait de tout évidence pas. Il n'avait pas le temps de consommer ce fluide dégoûtant dont les vivants raffolaient pourtant. Il se dirigea immédiatement vers le hall de guilde, où il devait se rendre, d'après ses renseignements, pour intégrer la meilleure clique du lot : comme dit plus tôt, celle des ambitieux et des guerriers, la faction qui valait son pesant en faits d'arme. En arrivant devant le vieux bâtiment, il fut pris d'hésitation une seconde de plus. Pousser ces portes, ce serait abandonner peut être toutes les attaches qu'il aurait encore pu former avec des personnes hostiles à cette faction, ce serait se fermer la possibilité de faire autre chose. Peut être même de se rebeller contre sa condition ? Ne plus être seulement le second, vivre pour ses propres objectifs...

Non. Il n'avait pas besoin de tout cela. Il avait besoin de force et d'accomplir les désirs de celui qui l'avait ramené et qui lui avait rendu sa terre. Les désirs du Maître. Il ne pouvait en être autrement pour le moment. Chassant enfin toute trace de doute de son esprit maintenant plus clair que le ciel qu'il avait aperçu à son arrivée, il poussa les portes, clamant à voix haute :


« Faites place, manants ! Ce monde sera un jour miens... »


Dernière édition par Mannfred von Carstein le Mar 18 Aoû - 9:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toute guerre doit bien commencer quelque part   Toute guerre doit bien commencer quelque part EmptyDim 9 Aoû - 20:30

Nul ne réagit à cette déclaration provocatrice. Quelques personnes passaient ça et là dans le centre de ce grand bâtiment, mais, à cette heure ci, tout le monde était affairé à une tâche ou une autre, si bien que peu de passants flânaient. S'ils le faisaient, ils étaient immédiatement grondés pour leur inactivité : il y avait à faire, bon Dieu, s'ils avaient du temps pour être ici, ils avaient du temps pour le travail. Le commentaire de Mannfred était donc passé presque inaperçu. Quelqu'un s'était bien retourné avec un sourire ironique aux lèvres mais cette personne avait disparu depuis longtemps et il se sentait un peu ridicule, maintenant. Si cette faction était celle qui lui ressemblait le plus, elle devait regorger d'êtres bien plus forts que lui ! Il passait donc pour présomptueux et se faisait peut être déjà des ennemis sans le savoir. Bah, se disait-il, qu'importe ! Ils seraient tous à sa botte bien assez tôt. Il ne comptait pas rester rouillé bien longtemps, ses pouvoirs finiraient par revenir et alors le monde tremblerait en attendant le retour de son Maître.

En attendant, il lui fallait rejoindre cette faction officiellement et monter dans les échelons. Rejoindre « le gratin », comme il l'avait expliqué aux soudards plus tôt. Devenir la référence. Prendre le monde comme sien. Ce n'était pas de l'ambition mal placée, juste la mission qui lui avait été confiée.

Petit problème, il avait du mal à concevoir comment on rejoignait une telle faction. Fallait-il voir quelqu'un, remplir un formulaire, voir un noble de robe dans un coin, passer des pots de vins, le genre de chose qui arrivait souvent quand on voulait arriver quelque part dans le monde des vivants ? Il n'en avait pas la moindre idée et se sentait un peu perdu entre tout ce monde. D'ailleurs, il ressortait comme un nez au milieu de la figure entre tous ces gens affairés tandis qu'il se baladait, perdu dans ses pensées une nouvelle fois, son casque effrayant sous le bras afin de ne pas passer pour belliqueux dans ce repaire de guerriers. Ou peut-être devrait-il passer pour belliqueux, ici ? C'était un peu une énigme. Il n'eut pas besoin de réfléchir plus longtemps puisqu'une personne l'arrêta, l'apostrophant :


« Hé, hé vous là ! Oui vous le type en armure qui sait pas trop où il va ! Approchez, venez par ici je vous dit ! »

Mannfred ne comprit pas tout de suite que c'était à lui que l'on s'adressait, mais vu tous les signes que lui faisait l'homme qui l'appelait, il se rendit compte qu'il était la cible de ces imprécations. Il resta sans réactions quelques instants, jusqu'à ce que cet homme ne le prenne pas le bras pour l'emmener plus loin, exaspéré. Une fois un peu éloigné de l'endroit où la plupart passaient, il se planta devant lui, les mains sur les hanches, l'air sévère, pas du tout impressionné ni par la stature ni par l'apparence du revenant et lui lança, agacé :

« Bon, qu'est ce que tu veux, qu'est ce que tu fous là ? Tu vois pas que tu empêches les gens de vivre, un peu ? T'es qui d'abord ?
- Hé bien, désolé, je... Je suis là pour rejoindre la faction.
C'était bien l'une des premières fois que quelqu'un s'adressait à lui sur ce ton, ce qui le désarçonnait. Il ajouta : Je ne sais pas trop comment m'y prendre, alors je réfléchissais.
-Réfléchir ! On est pas là pour réfléchir ! Bon, suis moi, je vais t'enregistrer. »


Sans trop oser protester, Mannfred se laissa à nouveau guider par cet effronté qui lui parlait comme s'il était le dernier des bleus, qu'il venait pour s'engager en tant que troufion et qu'il fallait juste qu'il remplisse le formulaire pour qu'on se rappelle de lui le jour de la paie. Enfin ! Il allait bien pouvoir faire ses preuves dans cette organisation, il était bien plus fort que le premier venu et avait confiance en lui même. Il se redressa un peu, comme pour bomber le torse, suivant cet étrange fonctionnaire qui n'avait peur de rien. En effet, ils passèrent dans un genre de bureau où ils s'assirent tous deux tandis que le fonctionnaire sortait une pile de paperasse et des binocles à mettre sur son nez. Cela lui donnait un air ridiculement stéréotypé mais le revenant ne le remarqua pas, il était plus concentré sur ce qu'on lui tendait. Il était visiblement troublé : il se rendit compte qu'il était incapable de lire ce qui était écrit là dessus. Il le signala, toujours troublé, ce qui fit pousser un profond soupir à son vis à vis. Il fallut donc tout faire à voix haute.

« Nom ? Prénom ? Profession ?
-Von Carstein. Mannfred. Duc, second du Maître des armées d'Outre tombe.
-Non, je te demande ton métier de ce côté, pas ce que tu foutais dans tes vies antérieures, je n'en ai rien à faire de ça.
-Ah, hé bien... Rien, pour l'instant. Mercenaire ? Je me suis fait un peu d'argent au combat ces derniers jours...
-Tu veux pas dire 'banditisme', plutôt ?
-Non, mettons mercenaire. »


Cela continua ainsi un certain temps, il y avait quelques feuilles à remplir et certaines choses étaient assez compliquées à transmettre à l'oral. Par exemple, « vos motivations pour rejoindre cette faction ». Enfin, cela n'avait pas l'air d'impressionner le fonctionnaire qui en avait certainement vues d'autres et des plus fanfarons. Au moins était ce une mission qui lui avait été confiée et pas juste une ambitions sans base ou justification !

Mannfred ne savait pas très bien pourquoi même il répondait à toutes ces questions qui ne lui semblaient pas très utiles, mais il se disait qu'il ne fallait pas trop contrarier l'ordre établi pour l'instant. Et puis ce n'était pas très important : les conquérants étaient tous là pour ça, non ? Peut être certains avaient de nobles buts, enfin ceux là étaient des hypocrites selon le mort vivant. Le fonctionnaire, après avoir vérifié deux trois petites choses, se leva et indiqua la sortie au revenant, en lui demandant de le suivre. Intrigué, Mannfred demanda en se levant :


« Qu'y a-t-il, plus de formalités ?
-Ouaip, et non des moindres ! Prends ton barda tu en auras besoin. Tu crois pas qu'on va te prendre au hasard, comme ça, sans savoir ce que tu vaux ? On va faire quelques petites passes d'armes, tu en dis quoi ?
-Cela me plaît, allons y. »


Le fonctionnaire renifla dédaigneusement, comme pour dire que de toute façon il n'y avait pas le choix et qu'il aimerait mieux passer sa journée à autre chose qu'auditionner des bleus, mais ne fit pas d'autre commentaire. Ils prirent un chemin que Mannfred était certain de ne jamais retenir, tant ce bâtiment était un dédale plein de salles qui se ressemblaient toutes, pour rentrer dans une salle légèrement différente des autres dans laquelle se trouvait quelques râteliers avec des armes d'entraînement et du matériel. Sans attendre, les deux individus se servirent, l'un d'une simple épée accompagnée d'une dague de parade, l'autre de deux épées longues comme il en avait l'habitude. Ceci fit lever un sourcil du fonctionnaire, qui savait que ce style n'était pas censé être très efficace en vérité, mais Mannfred persista.

Ils firent donc quelques passes d'arme et les deux furent forcés de changer d'avis vis à vis de l'autre. Mannfred d'abord, qui pensait que l'autre n'était qu'un fonctionnaire qui remplissait des formulaires et n'avait rien d'autre à faire ; le fonctionnaire ensuite qui pensait que Mannfred n'était bon qu'à se vantait mais ne savait pas faire grand chose de plus. Ils furent forcés de reconnaître leur force réciproque et nul ne pu prendre un avantage réellement décisif dans le combat, même si le revenant acceptait volontiers de céder la victoire à son adversaire. Il avait réussi à la désarmer plusieurs fois et si il avait pu retourner la situation grâce à sa nature de mort vivant, il n'avait pas réussi à réellement vaincre non plus. Pour lui, c'était donc une défaite. Le fonctionnaire, visiblement satisfait, lui serra la main et, haletant, lui confirma l'évidence :


« Tu es moins bleu que ce que je pensais, je t'ai mal jugé... Duc. Bienvenue parmi nous.
-Merci, mais... C'est tout ?
-Ben oui qu'est ce que tu veux, une médaille, un uniforme ? T'es dans les registres c'est déjà bien. Si tu te fais remarquer par tes prouesses tu auras peut être la chance de monter en grade. Allez hop maintenant j'ai du boulot. »


Sans attendre plus, il partit faire Dieu sait quoi, lui sait où, plantant Mannfred sur place, sans qu'il ne sache trop quoi faire ni ce qu'impliquait vraiment sa nouvelle place chez les conquérants. Avait-il lui aussi un travail à faire ? Pouvait-il loger sur place ? Aurait-il un genre de salaire ? Tout cela était un peu flou et on ne semblait pas trop vouloir lui répondre pour l'instant. Aussi, il était perdu dans le bâtiment. N'ayant pas grand chose de plus à faire, il décida de l'explorer, il y trouverait peut être un truc sympathique à faire, qui sait ?


Dernière édition par Mannfred von Carstein le Mar 18 Aoû - 9:58, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Toute guerre doit bien commencer quelque part   Toute guerre doit bien commencer quelque part EmptyLun 10 Aoû - 2:38

Il avait erré dans le coin pendant une petite heure, dérangeant encore et toujours un bon nombre de personnes dans des couloirs parfois étroits mais fréquentés, mais cette fois ci il avait le droit : il faisait partie de la famille. Il n'avait plus trop de but pour l'instant, cela dit, et ne voulait pas partir tout de suite du hall de guilde. La journée était bien entamée et commencer quelque chose comme un voyage maintenant n'aurait pas trop de sens. Ce serait gâcher du temps. Autant se ménager un peu, pour une fois. En réalité, il commençait à prendre sa venue en ces terres comme des vacances bien méritées, loin de la guerre permanente qui dévastait son monde d'origine, loin de ses obligations en tant que Duc et en tant que second de son Maître. Ce dernier était assez sympathique avec lui, mais les autres officiers lui reprochaient un peu sa manière d'être et lui enviaient sa place, ce qui plaçait une certaine pression sur ses épaules. Il était bon d'avoir à nouveau des supérieurs pour l'instant. Cela ne durerait pas, cela dit. Il allait de nouveau devoir prendre des responsabilités. De ce qu'il avait compris, ici, c'était la loi du plus fort. Il n'y avait pas de vraie hiérarchie militaire, mais plus ou moins une pyramide basée sur le respect de la force d'autrui. C'est à dire que si tu n'étais pas content, tu pouvais toujours essayer de vaincre l'objet du différent, mais qu'au contraire tu pouvais aussi prendre une bonne raclée. Mannfred aimait ce système, cela lui rappelait un peu la maison. Il n'avait pas pris ce type d'armure pour rien ! Il saurait se faire respecter.

Il finit par passer devant un genre d'armurerie qui se trouvait dans la guilde. Le revenant y pénétra pour y découvrir un homme d'apparence ursine qui lisait le journal derrière un comptoir suivant le mur latéral de la pièce, juste après la porte d'entrée. Il leva légèrement les yeux en grognant, d'un air de demander qui pouvait bien le déranger à un moment pareil. Voyant que l'homme qu'il avait devant lui était bardé de pieds en cap de matériel militaire, il rebaissa les yeux vers son journal : de toute évidence, Mannfred n'avait pas besoin de lui.

Sans lui payer plus d'attention, le mort vivant pénétra dans a pièce dans laquelle se trouvait de nombreux râteliers et autres tonneaux rempli à ras bord d'armes en tout genre, des plus extravagantes aux plus simples. Il y avait de fines rapières, de belles épées, des flamberges démesurées, des zweihanders que peu d'hommes auraient pu utiliser brandir ; puis des armes d'hast telles les lances ou les hallebardes, empilées dans un coin. Il y avait également des armes que Mannfred ne connaissait point, ainsi ne s'attarda-t-il pas vers elles. Il aurait voulu en apprendre plus sur ces choses, mais ce n'était pas l'objet de sa visite, il aurait le loisir de faire ça plus tard. Il était venu chercher une bonne lame pour compléter son arsenal, qui était en ce moment amputé d'une arme. Il essaya plusieurs armes, avant de s'arrêter sur une simple épée longue qui ressemblait à s'y méprendre à l'autre, après tout il ne s'agissait que d'un travail classique mais de qualité. Il fit quelques coups dans le vide avec, la pesa et vérifia son tranchant. Il y aurait quelques finitions à faire, comme la faire enchanter, mais c'était mieux que rien.

La rangeant dans son fourreau, il s'approcha du comptoir et l'y déposa. L'homme qui se trouvait derrière plia et posa son journal sur le côté, jaugea la lame, se gratta la tête quelques instants et réclama laconiquement 400 devas. Mannfred se rendit compte qu'il n'avait jamais vraiment compté ce qu'il avait récupéré sur les gardes et sur le prêtre qu'il avait malmenés et ne savait même pas ce que valaient les différentes pièces. Heureusement, il semblait qu'il avait récolté un certain pactole. Ces gardes avaient dû être des gardes d'honneurs, non habitués au combat et plutôt à la parade et à la quête dans les églises ! Toujours était-il qu'il avait de quoi acheter son arme et même un peu plus, mais il n'avait pour l'instant besoin de rien d'autre. Il se contenta de récupérer la lame, l'ajusta à sa hanche symétriquement à l'autre, puis partit sans un mot, ce qui ne sembla pas déranger le vendeur qui reprit juste son journal.

Mannfred se demanda s'il n'y avait pas aussi, dans l'enceinte de la guilde, un forgeron à qui il pourrait confier son armure à repriser par endroit. Tout aurait été tellement plus simple s'il avait emmené son écuyer ! Mais il n'avait pas pensé à demander à son Maître, lequel était si pressé de découvrir ce qu'il se passait de l'autre côté de la faille qu'il n'avait pris aucune précaution. Bah ! Il trouverait bien quelqu'un en ville, sinon, mais ce serait bien plus pratique d'avoir ces services à disposition dans les parages, en tant que guilde de guerriers. Puisqu'il avait du temps, retourner en ville fut sa décision finale.

Il finit, au hasard de ses pérégrinations, par retrouver la sortie du hall de guilde, retrouver l'air frais de la ville, mais pas un très beau panorama, après tout cette cité était remplie de très grands bâtiments anciens qui bouchaient la vue. D'en bas, il était assez simple de se repérer dans les quartiers, cependant, car ils suivaient une logique : les gens, comme s'ils étaient ici dans des factions, se regroupaient assez facilement. Ainsi, il y avait les forgerons non loin des marchands de choses utiles au combat et aux expéditions. Les clients des uns se retrouvent facilement clients des autres ! Le revenant, ne connaissant pas la réputation des artisans de cet endroit, se contenta d'en piocher un qu'il pensait être dans ses moyens et de s'introduire dans sa boutique. Comme il s'y attendait, il y faisait une chaleur effroyable, si bien qu'il s'entoura d'une aura un peu plus fraîche grâce à sa magie. Un homme musclé mais déjà d'un certain âge, à la moustache foisonnante mais grisonnante et au crâne presque aussi lisse que le siens s'affairait au fourneau. Ce fut son apprenti qui prit la commande. Heureusement, le maître forgeron n'était pas très occupé et pouvait faire ça le jour même. L'armure avait évidemment subis le combat, mais les dégâts n'étaient pas si graves qu'ils furent irréparables ou trop durs à effectuer. Mannfred paya d'avance les quelques devas que lui coûteraient une telle opération et se défit complètement de son armure. Il révéla donc aux yeux de tous sa peau laiteuse et les nombreuses cicatrices courraient le long de sa peau nue, lorsque, soulevant la cotte de maille qu'il avait sous sa cuirasse, sa tunique se souleva également. Il se rajusta avant de prendre congé, pas très rassuré quant au fait qu'il la reverrait, mais avait-il vraiment le choix ? Il ferait un malheur, si on la lui volait.

Marchant dans la rue pour rejoindre à nouveau le hall de guilde, il exposait à tous son teint maladif et l'aura de froid qui s'échappait de tout son être, normalement un peu contenue par son armure et son côté effrayant qui captait toute l'intention. Sans elle, il avait vraiment l'air d'un mort qui marchait. Il avait quand même une simple tunique qu'il portait sous son armure pour éviter le désagrément du frottement du métal sur la peau, mais il n'était plus aussi impressionnant qu'avec. Il était quand même élégant, ou l'aurait été si on avait envie de faire attention à sa manière de s'habiller. Rien de trop extravagant, il portait ça sous une armure, pas pour aller au bal, mais si le tissu était usé, on pouvait déceler sa qualité au premier regard.

Le soucis du revenant était maintenant d'avoir de quoi passer le temps en attendant que sa commande soit effectuée, voir même, le cas échéant, trouver un endroit où dormir. Il se demandait s'il y avait des chambres dans le hall de guilde qui pourraient, au cas où, accueillir certains des guerriers, même temporairement, qui viendraient à Fushia pour rejoindre les conquérants. Même s'il était évident qu'un bâtiment ne pouvait pas accueillir toute l'armée du coin, ils devaient au moins avoir prévu que des mercenaires paumés arriveraient sans toit ni couverts, cherchant un coin où dormir avec quelque chose pour les abriter du vent et des vols dans les rue en attendant de rejoindre une baraque ou de se trouver un logement d'eux même. Mais Mannfred était un peu spécial, il n'avait pas spécialement envie de dormir dans une simple chambre, il lui fallait un quartier à lui tout seul, quelque chose qu'on aurait pas envie de visiter mais dont il pourrait se servir pour entreposer ses affaires de manière sécurisée, un endroit qu'il ne faisait déjà pas bon visiter en temps normal...

Il eut une idée. Sous toute ville comme celle ci, il devait y avoir des genre de galeries souterraines, encore plus dans une ville militaire ! Soit il y avait des passages secrets, soit... Des catacombes ! Une grande cité comme Fushia devait en avoir d'assez larges pour s'y installer, et puis, le hall de la guilde des guerriers, entre tous les bâtiments, devrait abriter une entrée ! Il y rentra donc à nouveau, à la recherche de ladite entrée.
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MessageSujet: Re: Toute guerre doit bien commencer quelque part   Toute guerre doit bien commencer quelque part EmptyLun 10 Aoû - 16:58

Maintenant qu'il passait sans son armure, certaines personnes qui l'avaient vu flâner dans les couloirs plus tôt ne le reconnaissaient plus et se demandaient qui il était, mais comme il ne semblait plus errer au hasard mais être en quête d'un objectif précis, personne ne prenait le temps de lui demander ce qu'il faisait là. On se disait seulement que c'était un type qu'on avait jamais vu mais qui avait parfaitement le droit d'être là grâce à l'assurance de ses mouvements, et on passait à autre chose comme si de rien n'était. Qui aurait eu envie de se mêler de ses affaires de toute façon ? On avait mieux à faire.

Le revenant savait qu'il pouvait chercher longtemps, sans indication et sans même savoir si ces catacombes existaient vraiment, mais il désirait d'abord chercher tout seul puisqu'il aurait aimé que peu de gens sachent qu'il s'installait là. Personne même, ce serait pour le mieux, mais si on le surprenait, il ne nierait pas : il n'en faisait pas vraiment un secret, personne ne lui avait demandé ce qu'il faisait, c'était tout.

Il n'allait pas perdre son temps indéfiniment. Et puis il aurait besoin de quelqu'un pour faire quelques aménagements. Puisque par ici, c'était la force qui primait, il lui fallait trouver un petit chétif, un genre de stagiaire qui fait le café, pour le prendre sous son aile et en faire un larbin. S'il était sage il aurait le droit de renaître sous la même nature que Mannfred, lorsque ce dernier aurait repris des forces, plus tard. Puis sinon, il resterait faible mais utile, c'était déjà plus que ce qu'on pouvait dire de la plupart des vivants.

Il changea donc de quête pour trouver un frêle érudit qui connaîtrait bien le coin. Ce ne serait pas une mince affaire, trouver un type un peu faible dans le coin ! Ici, les membres sont tous des guerriers ! Mais il devait bien y avoir des gens dont les rêves étaient bien au dessus de leurs capacités et restaient ici dans l'ombre de gens plus puissants. Là où les forts sont, les faibles se rassemblent toujours en nombre pour les servir, c'était une règle universelle.

S'agissait-il d'une coïncidence ou le maître de cette dimension entendait-il, amusé, les pensées du revenant ? Car, relevant la tête après avoir réfléchi sur le sujet un moment, il tomba justement sur le type de personne qu'il recherchait. Un garçon qui avait l'air un peu fragile, avec des membres secs mais légèrement musclés, chichement vêtu mais pour se donner l'air plus dur, transportant une tonne d'armes, sûrement à livrer à l'armurerie ou quelque chose du genre. Il avait un mal fou à transporter son fardeau et vacillait tellement que Mannfred était certain qu'il tomberait au moindre choc. Dans un élan d'altruisme, puisqu'aussi il allait réquisitionner ce jeune homme un moment, il se dirigea vers lui et lui posa calmement la main sur l'épaule. Ce geste surpris le garçon qui, sursautant, fit tomber toutes les armes dans un fracas extraordinaire, manquant de se blesser gravement au passage.

Il poussa un cri de dépit mais n'osa pas tourner sa colère vers celui qui l'avait surpris. C'était peut être une habitude chez lui que la maladresse et d'être moins fort que les autres, il préférait sûrement de pas avoir plus d'ennuis. Visiblement gêné, Mannfred se décida à lui donner un coup de main, puisque décidément il n'était pas aidé, ce petit. Ils firent la course en silence et en resortant de l'armurerie, le revenant arrêta d'un geste le jeune homme qui s'apprêtait à repartir, s'annonçant ainsi :


« Hé, jeune homme, attendez. Vous m'avez l'air de bien connaître l'endroit et je viens d'arriver. Je vous engage ! Vous allez me guider.
-Mais, je, enfin je n'ai pas le temps, qui êtes vous !?
-Enfin enfin vous voyez bien que vous dites des sottises. Menez moi aux catacombes au lieu de tergiverser.
-Mais c'est pas possible, je vais me faire tuer !
-Mais non, je ne mange pas les enfants, allons, menez moi, je vous dit. »


Sans accepter la moindre protestation de plus, il passa derrière son infortuné guide et le poussa du plat des deux mains pour l'encourager à lui montrer le chemin. L'air déprimé, le guide malgré lui baissa les épaules dans un soupir et se mit en route, pour la plus grande satisfaction du revenant. Il n'était pas spécialement content de déprimer un pauvre garçon comme celui ci, mais il l'avait enfin 'convaincu' de lui montrer le chemin. Il n'était déprimé que parce qu'il ne savait pas qu'il serait sous la protection temporaire du revenant, ce qui était un gage d'une certaine sécurité, tout de même ! Mannfred n'était pas un lâche et il prendrait ses responsabilité, son nouveau subordonné devait-il subir des représailles de la faute du maître.

Une fois arrivé devant l'entrée tant recherchée, le jeune homme chercha à s'esquiver pour retourner à ses occupations normales. Il était de plus en plus agité. Mais évidemment, ce n'était pas du goût du revenant qui ne voulait pas en entendre parler. Il n'allait pas s'enfoncer là dedans tout seul non plus ! En plus, il n'y avait rien d'éclairé, ce n'était pas très pratique. Il envoya son commis chercher une torche ou quelque chose afin de s'enfoncer là dedans. Il n'avait pas peur qu'il fuie car il avait une tâche à accomplir et il semblait assez soumis. À chaque fois qu'il revenait d'un travail, il demandait quand même s'il pouvait partir, ce qui agaçait assez Mannfred pour qu'il le laisse paraître dans les regards qu'il lançait au jeune homme, coupant court tout espoir chez lui de partir. Juste avant de s'enfoncer dans les ténèbres des catacombes, ils furent interrompus par des pas lourds qui se dirigeaient dans leur direction et qui tonnèrent :


« Aaaah ! Te voilà, Jean, enfin ! Mais où étais tu enfin, tu veux que je te rosse, c'est ça ? Viens par ici ! »

Alors qu'il s'apprêtait à s'y rendre la queue entre les pattes avec un regard désolé au revenant, ce dernier l'en empêcha d'une main et le fit reculer derrière lui en s'interposant entre le balourd et le frêle commis. Mannfred s'approcha ensuite du bonhomme qui les dérangeait, l'air fier, le torse bombé, les muscles saillants, ses épées en évidence. Il le toisa d'un air hautin en lui lançant, presque comme s'il pensait en lui même :

« C'est pour ? Je n'ai pas demandé d'autre assistant, merci.
-Assistant, moi ? Moi !? Mais t'es qui toi, tu te crois où ? Il travaille pour moi.
-Il y a erreur, c'est certain. Cet homme travaille pour moi, ça se voit bien puisque je suis en train de l'employer. »


Outré, le colosse fulminait en passant ses regards de Mannfred vers Jean, puis de nouveau au revenant, ne sachant pas sur qui faire abattre sa colère. C'est une ultime provocation de la part du mort vivant qui le fit craquer :

« Alors, c'est tout ? Nous avons du travail, disposez. »

Sentant qu'on lui causait comme à un malpropre, son ego attaqué, il ne pouvait laisser passer cet affront. Il lança son poing vers Mannfred qui paraissait frêle comparé à lui. Hélas ! Ce n'était pas le bon adversaire qu'il avait choisi, puisque cette fois il était plus fort que lui. S'il n'arriva pas à l'esquiver totalement, il put se placer de manière à ne pas recevoir la totalité du coup sur le coin de la figure, avant de se projeter en avant pour attaquer à son tour avec ses poings. L'autre n'eut pas le temps de se dégager, il s'était trop avancé avec son coup puissant ! Une pluie de coup s'abattit donc sur le malotru qui avait osé s'attaquer à Mannfred et le déranger dans sa quête d'un logement adapté à sa nature. Il finit par s'enfuir la queue entre les pattes, avec quelques bosses en plus. Un sourire à Jean, assez impressionné, et un simple « où en étions nous ? » suffirent à se remettre en route. Il n'avait plus l'air de penser à son travail avec l'autre balourd. Comme c'était pratique, la 'loi du plus fort' ! Bon, il aurait peut être à répondre de ses actes plus tard, mais pour l'instant il était content.

Ils s'enfoncèrent dans le trou béant qu'était le couloir noir des catacombes. Ce serait à modifier, tout ça, faire placer des torches si et là, oui, ce serait nécessaire. Il cherchait en particulier une salle assez grande pour lui servir de bureau et de chambre, où il pourrait s'installer convenablement en attendant d'avoir plus de budget pour installer une vraie antre du mal. Ils trouvèrent ce qu'il cherchait après une heure de fouille environ, pas trop loin de l'antrée mais dans un recoin un peu difficile d'accès car il fallait prendre quelques tours sans se tromper et descendre des escaliers obscurs en l'absence d'éclairage. Mannfred aimait particulièrement cet endroit car la pièce carrée était un cul de sac et comportait une unique tombe un peu ancienne mais bien décorée, avec son lot de toiles d'araignées et de rats. Il faudrait passer un coup de balai, mais ça c'était le travail de Jean, maintenant. Mannfred le lui signala :


« Bon, j'aime bien cet endroit. Voici quelques piécettes, je ne sais pas trop quoi vaut combien dans ce monde mais ça devrait faire l'affaire. Tu m'engages un ou deux péquins et tu vient me mettre un matelas au fond de ce vieux trou -ne t'inquiète pas, j'irai fourguer le squelette dans un coin un peu plus loin-. Tu me gères l'éclairage aussi, je veux une torche tous les cinq mètres dans le chemin qui mène ici. Enfin, tu me feras apporter un bureau, une chaise, de l'encre, du papier, une plume, et un livre, tu vas m'apprendre à lire et à écrire votre langage étrange là, ce que vous parlez dans le coin qui m'est étranger. Ce sera tout, allez, zou, dépêche toi. Oh et surtout, si on te dérange comme je l'ai fait, il déposa quelques pièces de plus dans les mains de son assistant, tu dis bien que c'est avec moi que tu es et qu'on ne peut te déranger sous aucun prétexte, que s'ils ont quelque chose à redire là dessus ils peuvent toujours venir me chercher ici, je les attend. Allez, va, ne me fait pas attendre. »

Le commis partit faire ses courses, tandis que Mannfred faisait lui même son petit ménage, ouvrant le cercueil dans lequel il avait prévu de dormir pour en retirer son contenu. Il n'y avait rien de bien folichon : un vieux squelette défraichi, c'était tout. Cet endroit lui rappelait un peu quand il était avec son Maître dans la capitale, de bons moments ! Surtout l'odeur en fait. Bon, il aurait pu s'en passer, mais il ne fallait pas qu'il oublie d'où il venait ni ce qu'il était venu faire ici ! Après tout ça, sa vraie aventure pourrait commencer.
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