Des cris, des flammes surnaturelles, du sang, des morts et un chevalier purgeant un village. Un petit village d'à peine 100 habitants. Acculé dans le coin d'une montagne de Celestii, les habitants n'avaient aucune échappatoire et se contentait de fortifier l'avant du village mais ce n'était pas suffisant pour stopper Mortis. Dans la froideur de la nuit, un gigantesque incendie ravageait le village, ce feu bleu et blanc impossible à éteindre. Sur les 100 personnes qui constituaient le village, seul 5 en ont réchappé et on pu retourner vers d'autres communautés.

Mortis planta sa lame dans le corps du dernier villageois et c'est à ce moment qu'un craquement se fit entendre. Mortis observa la montagne, la glace qui retenait des tonnes des neiges, de glace et de roche venaient de céder à cause des combats. D'énormes blocs tombèrent sur le village. Mortis ne pouvait pas fuir par le chemin d'entrée, il n'hésita pas et sauta sur la pente qui est à côté du village. Bien qu'il glisse assez vite, des blocs bien plus lourds arrivent à le rattraper, fort heureusement sa lame lui permet de trancher ceux qu'ils peut mais la neige finit par arriver et à l'emporter. L'avalanche résonnât loin et certains se mirent en route vers le lieu de l'avalanche, on les appelle les récupérateurs car les avalanches libériennes des matériaux utiles pour le troc et parfois des objets rares. Une bonne cinquantaines de personnes, originaires de communautés différentes partirent donc vers l'avalanche, même des personnes de Drakkfrij s'y prêtent à cette escapade.

Pour Mortis, lui a finit dans une des nombreuses grottes qui parsèment les montagnes de Celestii. Planté sur des stalagmites, il ne pouvait pas bouger, une bonne partie de ses os étaient brisés mais l'armure n'avait rien, le choc a été particulièrement violent. La hallebarde était planté à quelques mètres, intacte. Le sang de Mortis teinta de rouge pourpre le bleu pur de la grotte, il devait attendre que ses modifications biologiques le soignent. En attendant, il se contenta de chanter des passages glorieux des Grey Knights.

Il y avait en Horizon des rumeurs que certains auraient pu qualifier d'étranges, si elles n'étaient malheureusement pas le lot quotidien de ses habitants. En effet, une fois de plus, les histoires de guerriers, de mages, d'assassins de brigands et de divers personnages aux titres variés parvenaient aux oreilles d'une renarde bleutée. Demi-Coeur avait trouvé un refuge en Célestii, un lieu ou la force semblait d'abord mise au service de la protection du plus grand nombre plutôt qu'à celui de la violence. Ce n'était donc qu'à demi, ironiquement, que la mage appréciait ces instants passés dans la sécurité relative de la capitale. Elle y avait rencontré un jeune homme porté sur la symétrie, au point que cela en devienne un toc selon elle, mais l'appréciait tout de même car il avait le coeur sincère. Aïdolerion, l'étrange changeforme, la suivait aussi. Il restait son guide dans ce monde nouveau dont elle ne connaissait presque rien mais dont il savait la plupart des dangers. Épaulée par cet être, elle avançait sur son bout de chemin, le dirigeant vers les Gardiens, le groupe auquel elle désirait apporter son aide car elle jugeait qu'ils étaient les plus à même de lui retourner la faveur, comme de lui être agréables.
Pour toutes ces raisons la nouvelle rumeur d'un guerrier d'acier, un géant à la hallebarde faite pour trois hommes, lui portait sur le système comme disaient certains. Elle venait ici en sachant que cette terre promettait d'être féconde en conflits, mais elle avait tout de même espérer que ceux ci ne la bassinent pas jours et nuits. Cependant, comme il semblait que les pires nouvelles soient les seules capables de se faire entendre, la renarde dût s'y résoudre, et trouver une certaine façon d'y faire face. C'est avec résignation qu'elle décida de participer à l'effort de guerre, celle qu'elle entretenait avec la violence, en donnant de sa personne pour faire taire quelques uns de ces vents mauvais semant la peur dans la populace.

Après avoir prévenu Aïdolerion qu'elle désirait se promener dans les environs sans forcément lui prendre de son temps (ce qui avait demandé délibération sur le fait que cela ne le gêne pas), la renarde s'en était donc allée vers les lieux du dernier sinistre en date. Il lui fallut une bonne demie journée pour parvenir sur les lieux du désastre. Ce qui avait autrefois été un village de montagnards assez paisible pour que des familles y prospèrent autrement que par les armes n'était plus aujourd'hui qu'un tas de gravas, les maisons broyés par la masse tombée des falaises. Demi-Coeur soupira, dans le vent elle sentait l'odeur du sang, mais aussi celle de la peur et de la mort, les rumeurs ont toujours un fond de vérité dit-on, elle espérait ne pas devoir faire valoir celui à l'origine de son pseudonyme.
Le village étant le dernier endroit auquel elle aurait pensé pour chercher un monstre tel que celui décrit dans les discussions de taverne, elle préféra arpenter la coulée de neige en contrebas. Ses pattes s'enfonçaient jusqu'aux genoux, sa robe prenait rapidement l'eau, mais elle ne ressentait rien de plus que l'humidité. Le froid incapable de la déranger glissait sur elle comme l'eau sur le verre. C'est donc calmement que la renarde cherchait un signe, quel qu'il soit, de la présence du monstre ici, de l'endroit où il pourrait maintenant se trouver.
Les sens aux aguets ce n'est ni une empreinte ni une marque sur un tronc brisé qu'elle trouva, mais quelques notes venues du sol. Quelque part sous le mur de neige se trouvait une personne désirant se faire entendre. La voix puissante peinait à traverser la couche épaisse, mais elle ne pouvait échapper aux sens affûtés de Demi-Coeur. Celle ci pointa son bâton vers le sol, prenant soin de se décaler de la source exacte du chant de quelques pas, et elle usa de sa magie pour perforer la coulée, tout simplement.

Une vingtaine de secondes plus tard, les pattes enrobées de lanières de cuir fin et gelé rencontraient le sol d'une caverne. Demi-Coeur posa la pointe de son bâton au sol, la tête de celui ci irradiant doucement d'une lumière propre à ne pas blesser le regard. Partout des éclats bleutés se trouvaient projetés sur les murs par la glace, et la renarde pensa qu'elle aurait aimé découvrir ces lieux en d'autres circonstances. De la besace qu'elle portait à sa taille sortit une petite tête encapuchonnée. Dolm en avait assez de rester en boule dans la sacoche, il sauta à terre et grommela quelque chose à propos du sol glissant avant de suivre sa compagne qui avançait, après lui avoir gentiment sourit.
Il ne fallut pas longtemps pour que les deux êtres se retrouvent face à un troisième. Une armure imposante reposait au sol, sous elle les débris d'une stalagmite séculaire témoignaient de la violence du choc. Plus loin, une hallebarde propre à trancher des remparts restait enfoncée dans un mur, formant un angle étrange au milieu de toutes ces piques verticales.
Demi sentait l'odeur du sang, la mare rouge sous le corps ne pouvait de toute façon tromper personne. Elle aurait voulue apporter son aide à cet être, même si elle ne le connaissait pas, seulement il ne faisait aucun doute qu'il était celui dont les gens parlaient à la capitale. Si il avait assez de forces pour chanter il lui en resterait certainement aussi pour discuter, et c'est hors de portée de ses bras que la renarde s'assit à genoux, lissant rapidement un plis de sa robe par réflexe. Dolm tournait autour du guerrier pour sa part, il se montrait méfiant lui aussi, et restait à bonne distance pour ne rien risquer.

«Je ne vous souhaiterais pas le bonjour, ce serait une ironie blessante et il semble que vous le soyez déjà suffisamment.»
La renarde sourit, espérant que l'être pourrait le voir bien que son casque semble sans faille propre à cette fonction.
«Je pourrais vous soigner, si vous promettez de ne pas chercher à me nuire par la suite. Je pêche par manque d'objectivité mais je me juge moi même comme étant une bonne âme, et je souffre presque autant que vous de vous voir dans un tel état. Vous serait-il possible d'accepter ma proposition ? Ainsi nous pourrions parler sans nous soucier des velléités que la situation nous attribue l'un envers l'autre.»

Quelque chose venait d'entrer dans la grotte, Mortis ne pouvait pas voir ce que c'était mais l'avait entendu, il voyait aussi une faible lumière qui s'approchait et là, il la vit. Une femme animale qui s'approchait accompagné d'un étrange animale, elle a parlé avant de s’asseoir et de continuer

«Je ne vous souhaiterais pas le bonjour, ce serait une ironie blessante et il semble que vous le soyez déjà suffisamment.»
«Je pourrais vous soigner, si vous promettez de ne pas chercher à me nuire par la suite. Je pêche par manque d'objectivité mais je me juge moi même comme étant une bonne âme, et je souffre presque autant que vous de vous voir dans un tel état. Vous serait-il possible d'accepter ma proposition ? Ainsi nous pourrions parler sans nous soucier des velléités que la situation nous attribue l'un envers l'autre.»

C'était une belle femme renarde, un pelage bleu soyeux et un corps envoûtant, de douces paroles sortaient de sa bouche mais exprimant quelque peu l'amertume qu'elle a de Mortis. Il faut dire que le Grey Knight n'a pas réellement fait grand chose pour améliorer son image. Depuis son arrivé, il n'a fait que purger, lui dira que c'est ce qu'il faut faire mais il n'a toujours pas compris qu'il n'était chez lui. Mais son esprit est un bénitier qu'il faut ouvrir. Hélas pour la femme, Mortis ne pouvait accepter de l'aide de sa part.

Comment oses tu demonette ? Finis ton office succube de Slaneesh mais jamais je ne serais corrompu par tes promesses démoniaques. Un homme de la Garde Impériale ou même un frère d'un autre chapitre aurait accepté mais moi jamais

Mortis tenta de réussit à se dégager des stalagmites qui l'empalait mais ça n'a fait qu'empirer son état. Le sang coulait de plus belle mais Mortis rampa comme il pu vers sa hallebarde, chantant des psaumes en Haut Gothique de bannissement pour éloigner la femme qui ne veut que l'aider. L'armure du chevalier était intact mais le corps à l'intérieur est brisé mais insoumis, son esprit est fragilisé, il pesta mentalement car la demonette va tenter de le corrompre et lui ne peut rien faire.

L'être en habit d'acier bougeait, la renarde ne l'aurait pas crut possible étant donné la quantité de sang versée au sol, mais elle devait pourtant bien lui reconnaître ce mérite. Malgré son ossature qui devait se trouver en miettes, et les muscles broyés, les tendus écrasés, la chair malmenée, il bougeait. Bien qu'il ne le fasse que pour se rapprocher de son arme, la renarde ne put retenir un soupir de soulagement et un large sourire.

«Par le ciel vous êtes un être fort, voila qui me retire un poids.»
Elle leva toutefois doucement la main, une onde appuya sur le corps du guerrier, comme un mur invisible. Levant l'autre main une deuxième l'empêcha de retomber sur le dos. Doucement et avec précaution, la renarde retira l'armure des piques qui transperçaient son occupant. D'un mouvement de la tête elle balaya quelques stalagmites dont les morceaux croulèrent sur le sol en cliquetant, puis elle y déposa son fardeau, sans avoir bougé de sa place.
«Vous êtes peut-être résistant, mais l'expérience m'a prouvé qu'il est bon de retirer les objets intrusifs des plaies pour qu'elles guérissent.»

Elle avait pour le moment fait comme si de rien n'était, comme si aucune parole n'était sortit de ce casque aveugle. Comme elle ne voulait pas risquer sa propre santé à s'approcher, elle décida de rester à sa place et considéra les mots du guerrier. Dolm la rejoignit, se lovant dans le creux de ses jambes en gardant son regard éclatant rivé sur l'armure.

«Démonette dîtes-vous ? Je crains que ce ne soit pas une appellation apte à me qualifier, tout comme je crains qu'un détail ne vous échappe. Pardonnez ma condescendances, je ne voulais pas vous manquer de respect, mais il semble que vous n'ayez pas saisit le changement de monde vous affectant, et m'affectant aussi.»
Demi-Coeur prit le temps de réfléchir à la façon dont elle pouvait annoncer la chose sans passer pour une menteuse.
«Premièrement je vous prierai de ne pas me nommer démonette, je suis une Magus de par ma naissance. Avant que vous ne vous permettiez une objection ou une interruption bruyante laissez moi terminer, ainsi vous pourrez juger de mon appartenance à la race à laquelle vous me comparez. Je viens d'un monde unique, chez moi la magie est une puissance qui s'exprime de différentes façon à travers les cinq races premières, et qui s'apprend pour les races puînées. Mon monde est grand et beau, selon ma conception de ces qualificatifs, il est fait d'une terre vigoureuse, d'eau fécondes, d'un vent pensif et d'un ciel d'étoiles dont je descends. Je suis l'enfant de la magie. Et pourtant, malgré tous mes pouvoirs et toute ma science, je suis désormais piégée sur cette terre. Je ne tiens pas à me comparer à vous en termes de puissance, la vanité n'est pas dans ma nature, seulement à vous exposer le problème afin qu'il soit compréhensible même d'un point de vue tierce dont la culture pourrait détourner le sens ou l'interprétation. Qui que vous soyez vous avez une chose en commun avec moi et tous ceux se trouvant en ce monde. Vous n'êtes plus chez vous, c'est une chose qu'il va vous falloir accepter.»
La renarde laissa le temps à l'individu d'ingérer la nouvelle, mais pas celui de répondre car une fois son souffle reprit elle continua.
«Considérant que vous n'êtes plus dans vôtre univers et que vous ne pouvez y retourner il y a une logique à appliquer. Je ne sais pas quels sont vont plans, ce pourquoi vous semez le trouble sur ce monde, mais si vous le faites au nom de quelqu'un ou d'une idéologie, d'un précepte, il vaudrait mieux cesser. Je ne vous demande pas de changer vôtre culture, de ne plus croire si vous avez une foi, ni de renier vos origines, seulement de restreindre leur impact sur l'environnement qui est maintenant le vôtre autant que le mien et celui de peuples innombrables. Comprenez, vous ne pouvez ni être remercié ni récrié par les vôtres, puisqu'ils ne sont plus avec vous. J'ai moi même choisit l'exil ici non pas pour servir ma nation, mais pour sauver ceux se trouvant là où un problème de ma terre va tomber. Les luttes au nom des vôtres sont désormais vaines, je ne peux vous le dire autrement bien que je pleure comme nombre d'autres l'affliction de la perte des miens et de leur mode de vie. Maintenant je vous demanderai de bien considérer vôtre prochaine réponse, car je ne suis pas mauvaise mais je tiens à ma vie comme tout un chacun. Que ferez-vous si je vous soigne ? Je peux stopper les hémorragies et aider vôtre corps à se remettre rapidement, je le jure sur le ciel qui m'a fait et le Temps qui l'y a aidé.»

«Par le ciel vous êtes un être fort, voila qui me retire un poids.»

N'importe qui aurait trouvé cela flatteur mais Mortis sait plus que quiconque que les démons flattent l’ego et les qualités des personnes afin de mieux les corrompre, le mieux à faire est de ne pas répondre, du moins c'est ce qu'il a appris. Alors qu'il rampait, une force retira les rares aiguilles qui avaient pénétré l'armure, fort heureusement pour lui son armure possède des systèmes d'auto-réparation. Le seul souci est comment elle y arrive, elle ne bouge pas de place et pourtant elle bouge Mortis comme si de rien n'était. Mortis la considère comme un Duc du Changement en plus d'être une demonette. Au fond de lui même, ce monde est bel et bien le premier monde du chaos car Tzeench et Slaneesh ont crée ensemble un être vivant.

Pourtant, elle parla malgré les insultes qu'elle venait de subir et ce qu'elle dit boulversa Mortis au plus profond de son âme. Mortis aurait pu l'interrompre dés qu'elle a ouvert la bouche mais il ne pouvait, il sentait au fond de son âme qu'il ne pourrait. Cette voix, aussi puissant que celle d'un Chapelain, sa voix forcé au silence et à l'écoute.

Ainsi Mortis apprit la vérité, il n'était plus chez lui, l'Imperium était bien loin, dans un endroit qu'il ne peut plus atteindre. Il ne pouvait plus rien dire, il ne savait plus quoi dire. Ses frères ne sont plus là, il n'aura qu'une statue de lui dans les chambres mortuaires de Titan. Il ne saura jamais les résultats de la 13e croisades noires mais son nom sera auréolés de gloire et d'honneur car il a tué Abaddon. Il ne comprenait pas ce qu'il lui arrivait, pourquoi était il là ? Comment est il arrivé là ? L'Empereur lui a t'il offert cette tranquillité qu'il espérait tant ? Le cadeau d'une quelconque force obscur ? Ou bien est ce simplement le hasard qui l'a envoyé sur ce monde ? Malgré ces questions et la douleur, il rampa jusqu'à son arme et la saisit, dans la plus grande difficulté il la retira du sol et la garda sur lui comme un homme à la mer garde une bouée de sauvetage.

Il avait du mal à digérer, à comprendre. Cette femme n'est finalement pas celle qu'il pense. Qui est elle réellement ? Il l'ignore et son histoire de son appartenance n'a fait qu'assombrir ce qu'elle est. Si il n'est plus dans son univers, ça veut dire que toutes ces personnes qu'il a tué était pur et donc non nécessaire d'être purger, toutes ces personnes aux longues oreilles n'était donc pas des Eldars ? Ainsi, tout s'imbriqua rapidement dans la tête de Mortis, lui qui devait protéger l'Humanité des démons, le voilà devenu un tueur au yeux de ce monde, il venait de faillir à sa tâche. Et si ce monde est bel et bien différent, les puissances de la Ruine ne sont plus ici. Oserait il baisser ses défenses psychiques pour ouvrir son esprit ? C'est un chemin sans retour car si il ouvre son esprit et qu'il retourne chez lui, les conséquences seraient désastreuses pour lui, c'est un pari risqué mais qui pourrait le libérer.

Il porta une main sur son heaume de croisé, hésita longtemps en silence avant d'ouvrir son esprit, baissant totalement ses barrières psychiques, il ferma les yeux et attendit pendant plusieurs minutes. Aucune voix ne se fit entendre. La voix grave et caverneuse de Khorne, la voix distendue de Tzeench, la voix grasse et empaffé de Nurgle, la voix sensuelle de Slaneesh, toutes étaient muette. Il n'était plus la proie des puissances de la Ruine, le voilà libéré de son devoir, il était bel et bien autre part, loin de la guerre, loin du chaos, loin de tous ce qu'il avait vécu. Il pouvait enfin vivre comme il le souhaitait.

Par l'Empereur...

Mais ce n'est pas parce qu'il n'est plus chez lui qu'il ne continuera pas sa culture et sa vénération envers l'Empereur de l'Humanité. Il continuera ses prières. Intérieurement, il jura de protéger ce monde. Il ne voit pas d'autre moyen de servir, il a combattu l'impossible, il chargera les ennemis effrayés par l'ardeur du chevalier, sa lame protégera les faibles et son armure sa foi et les désirs de ses chefs. Mortis se leva, malgré ses os brisés. Il avança péniblement vers la dite femme, chutant à plusieurs reprises

Liberté...ouverture d'esprit...

Mortis tenait à peine sur ses jambes, il était impossible de donner un coup et pourtant il planta sa hallebarde à un demi-mètre de la femme, genou au sol. Reprenant sa respiration, malgré la douleur il retira son casque, montrant un crâne chauve couvert de cicatrices.

Je suis le frère-capitaine Mortis...de la deuxième confrérie des Grey Knight...J'ignore votre nom et vote appartenance m'est incomprise...mais vous êtes celles qui m'a montré le signe de l'Empereur...l’envoi de cette paix interne que je cherche tant...vous êtes celle qui dirigera mes pas désormais...guider moi vers la paix et le pardon...Chapeline

Ses explications terminée, Demi-Coeur ne pouvait trouver mieux à faire que de se réduire au silence. Elle avait elle même dût endurer la compréhension de sa nouvelle condition une fois arrivée en Horizon. Son premier réflexe, bien évident, avait été de rebrousser chemin pour vérifier qu'un pont entre son monde et celui ci existait bien. Mais le vortex ne pouvait que la déposer, pas la ramener en arrière, c'est avec un pincement au coeur qu'elle y repense en ce moment même. Chez elle, dans la grande capitale, au sommet de la butte de l'avant-Temps, deux de ses frères se trouvent peut-être autour d'une table, discutant paisiblement en couvant un monde prospère de leur regard bienveillant. Les années d'exil loin de tous lui pesaient déjà lorsqu'elle retenait les maléfices des anciennes guerres depuis son ermitage, mais elle sentait la magie couler à travers elle, elle avait conscience du monde dans son entièreté et les vies dispensées en son monde resplendissaient en elle, chacune étant un joyaux que son exil préservait. Aujourd'hui elle n'avait plus que sa magie, ses souvenirs et un but. Une fois ce dernier atteint il ne lui resterait que deux choses, c'était déjà beaucoup.
En regardant le colosse en armure gisant devant elle, la renarde se demanda si il pourrait accepter la réalité, l'importance des sacrifices que le destins ne lui laissait pas le loisir de choisir. Elle avait vu des être tomber en léthargie, les yeux vides lorsqu'ils n'étaient pas pris de crises d'angoisse ou de pleurs. Des gens qui voyaient dans ces pertes une amputation d'une part de leur raison de vivre, et qui se trouvaient soudainement creux, ou acculés, sans parvenir à s'équilibré suffisamment pour tenir sur la corde raide de la conscience.
Soudainement, Demi-Coeur eut un doute, n'en avait-elle pas trop dit à cet être qui semblait déjà perturbé ? Tuer pouvait aussi être sa culture, ou un moyen de défense face à l'incompris, et par son silence elle imagina une blessure qu'elle aurait élargie au lieu de la soigner. Le voir ramper jusqu'à son arme ne la rassura pas, mais elle sera son propre bâton contre son corps, baissant les yeux sur le bois temporel en pensant que chacun trouvait dans les objets les souvenirs lui permettant d'endiguer la nouveauté de cette transposition dans un autre univers.

Demi-Coeur ferma les yeux. Elle inspira lentement la brise glaciale qui promenait son faible souffle entre les stalagmites, et expira une vapeur d'eau et de magie. Au bout de son sceptre, la pierre luit un instant plus fort, puis son éclat se tarit et elle ne se contenta plus que de veiller. L'aura de Dolm irradiait comme un soleil dans la perception de la renarde, autour d'elle, la caverne murmurait, le froid parlait avec le vent, ils échangeaient à propos du soleil et des gens, et se plaignaient de ces individus venus troubler la quiétude des lieux. Les pensées du guerrier restaient indiscernables, tout juste une vague dans l'autre plan, mais cela suffisait à Demi pour lui attribuer des pouvoirs s'apparentant à la magie. Des pouvoirs clairs, elle le sentait, ce n'était là qu'une intuition mais le temps avait apprit à la renarde à se fier à son flair lorsqu'il était question de magie. Si l'armure avait tué ce n'était pas pour une cause sombre, pas à son sens du moins.
C'est sans se départir de son éternel sourire que la mage rouvrit les yeux. Les iris en étaient sombres, piquetés de gris comme le cobalt de mica. Elle ne pouvait deviner exactement comment se portait le guerrier, ni son but, ses motivations, mais elle avait pour elle l'assurance qu'il croyait servir une noble cause, et cela lui suffisait. Ceux qui vont sur un chemin juste peuvent encore entendre, les fous n'ont que le tumulte pour pensées.
Le craquement du givre et des roches abîmées par des décennies de froid la ramena brusquement à la réalité, totalement. Devant elle se tenait le colosse, agenouillé comme elle en avait vu d'autres faire pour leurs prières. La renarde le considéra avec curiosité, espérant qu'il ne trouvait pas en elle une figure divine, cela l'aurait gênée.
D'une main légèrement tremblante, l'autre retira son casque. Il avait un visage d'homme et de guerre, un visage tenant autant de la chair que de la morsure de l'acier, et pour cela elle sentit la peine la gagner. Dotée depuis toujours d'une grande empathie même si elle ne se laissait pas aller aux démonstrations les plus violentes de ses sentiments, Demi-Coeur fut touchée par le spectacle de cet homme marqué par l’abnégation, qui trouvait encore la force de s'agenouiller et de parler.
Elle l'écouta poliment, ne l'interrompant pas, et se contenta de récupérer son casque avant qu'il ne roule au sol, le posant juste à côté d'elle. D'un petit geste de la main, elle envoya Dolm plus loin, celui ci partant d'un pas calme fureter dans les alentours.

«Enchantée. Les gens ont pour coutume de me nommer Demi-Coeur, mais mes frères en savent plus long. Je suis Sandra Geryon. Première création des premières puissance. Aînée des aînés, protagoniste de mon espèce. Je suis une Magus, je suis la magie et le savoir, la sagesse de temps ne portant pas le seau du Temps. Maintenant que nous avons échangé nos noms et que les politesses d'usages sont effectuées, reposez vous.»
Elle posa doucement sa petite main sur le plastron épais du colosse et, s'aidant de ses pouvoirs, le repoussa doucement au sol, retenant sa tête pour qu'elle ne rencontre pas la pierre encroûtée de givre du sol. Une fois sa sacoche improvisée oreiller, elle observa l'armure d'un oeil critique, évaluant les dommages causés au corps se trouvant en son fort. Dolm choisit ce moment pour revenir, il adressa un regard poli mais méfiant à Mortis, et se rapprocha de Demi.
«Il y a des mères blanches un peu plus loin, et j'ai trouvé quelques champignons mais ils sont coincés sous la glace, je sais qu'ils vivent encore, je le sens.»
La renarde lui frotta doucement la tête, affichant un petit air ravis avant de se tourner vers Mortis.
«N'ayez crainte, nous vous laissons un moment mais reviendrons vite. Je vous interdit de vous endormir, je ne voudrais pas vous retrouver froid à mon retour.»

Là dessus elle le laissa seule le temps d'aller récupérer quelques plantes, en plus de celles apportées avec elle, soigneusement empaquetées dans ses poches et sa sacoche. Etant donné l'importance des blessures du guerrier, celles de sa besace ne suffiraient pas, et les produits frais exercent mieux sur leur propre territoire que des sortilèges importés d'ailleurs.

Une vingtaine de minutes plus tard, un petit feu crépitais doucement dans un coin de la caverne, un petit bol de terre cuite posé sur un portoir chauffait, léché par les langues rouges montant des braises. Quelques morceaux de glace prélevés avec soin fondaient en une eau curieusement lumineuse. Des pétales cassants, d'un blanc d'os, flottaient à la surface et de gros morceaux de champignons reposaient au fond, formant des récifs ici ou là. Avec des gestes précis et précautionneux la renarde entreprit de broyer le tout. Elle filtra le résulta dans un linge propre, se brûlant au passage en déclarant aux flammes qu'elles avaient toujours mauvais caractère, puis termina sa préparation en infusant une partie de son pouvoir au travers d'une cosse sortie de l'une de ses poches. Le tout lui avait bien prit une heure, mais le résultat en valait la peine. Dans un demi bol, à la taille de la renarde, reposait un liquide sirupeux, très clair, qu'elle porta à la tête de Mortis.

«Je vous promet que ce n'est pas une démonerie, j'y ai mit des morceaux des premières glaces, de celles qui ont perduré à travers les âges, des pétales d'une fleur nourricière qui rend vie aux sols les plus ingrats, quelques champignons irréductibles et une graine dont je ne saurais vous donner le nom mais qui se mariait merveilleusement bien avec l'ensemble. Buvez, et je vous garantis un prompt rétablissement.»

Avec un petit sourire, elle fit presser le bord du bol contre la bouche du chevalier, attendant qu'il ouvre les lèvres pour verser avec minutie le breuvage dans sa bouche, veillant à ce qu'il ne lui en coule pas une goutte en dehors. Etant donné sa masse il aurait besoin de tout ce qu'elle avait put concocter.

Mortis venait d'épuiser ses dernières forces pour prêter serment à Demi-Coeur. Elle sera désormais gardienne de sa foi et de son chemin, l'amener au cœur de la tempête qu'il est, lui apprendre ce que c'est que d'être tranquille, vivre sans avoir à condamner à mort des milliards d'êtres vivants. Bien que c'était pour une cause juste, Mortis éprouvait toujours des remords d'arracher la vie mais il devait s'y résoudre car les puissances de la Ruine n'aurait aucunement hésité à utiliser ces milliards d'âmes pour se nourrir. Ainsi, la Chapeline venait d'allonger Mortis au sol, son étrange animal lui a indiqué des éléments et elle parti les chercher, elle prépara donc une potion de soin mais elle pris une heure à la faire.

Pendant tout ce temps, Mortis resta en silence, s'imaginant toutes les possibilités de cette tranquillité, il avait beaucoup de mal à s'imaginer car même si ses défenses psychiques sont baissés, il n'a jamais réellement compris la tranquillité, au sein de Titan, il s'entraînait pour pouvoir toujours être prêt à affronter l'Impossible. Pour lui, la tranquillité est un rêve inaccessible comme un homme qui espère un monde sans guerre. Pourtant, sa puissance psychique a sondé Demi-Coeur et lui a révélé tant de chose, elle est bel et bien le fruit d'une puissance magique infini, lui qui avait affronté des Ducs du Changement, démons majeurs de Tzeench, aucun ne rivaliser avec elle. Peut être est elle plus puissante que Tzeench lui même.

Son appartenance semble plus l'apparenté au divin, tel son Empereur. Elle est la première des premières. Même si l'Empereur n'est pas le premier homme, il n'en est pas moins le premier Space Marines. Pour cela, Mortis jura de la protéger et de l'aider si elle en fait la demande, car même si il jure de la protéger, elle aussi besoin de s'isoler, pour faire des choses que Mortis ne pouvait s'imaginer. Mais il sait qu'il priera lors de ses temps libres, car c'est ainsi qu'il pourra remercier l'Empereur de son cadeau.

Puis la renarde revint vers lui avec un liquide dans un bol à la taille de la femme, lui assurant que ça lui permettra de le soigner, grâce à ses modifications génétiques, les Spaces Marines peuvent identifier les valeurs nutritives, la qualités et l'état de péremption rien qu'à l'odeur et l'odeur qui se dégageait du bol lui confirmait les dires de la femme au pelage bleu. Il but l’entièreté du liquide sans en perdre une goutte. Une fois le liquide bu, il se repose quelque instants. Sentant ses os se réparer à vitesse accéléré, déjà que ses organes lui permettait des soins rapides, la potion les a décuplés. Mais cela prendrait quelques heures avant que ses os ne soient totalement réparés, il avait donc le temps de mieux connaître sa Chapeline.

D'où venait vous Chapeline ?

La potion venait d'être administrée à Mortis aussi la renarde écarta-t-elle le bol de ses lèvres. Doucement, elle le reposa près du feu, prit quelques bouts de glace gisant sur le parterre lisse et les mit à fondre dedans, pour se préparer une infusion. Elle s'assit en prenant appui contre le mur se trouvant dans son dos, et ferma les yeux, inspirant l'air paisible de la caverne, se laissant envahir par son calme.
Dehors les recherches continuaient, elle le savait bien. Meecham revenait de loin, rapportant avec lui ce que la vente de laine lui avait rapporté, il espérait retrouver son fils sauf, sa femme l'ayant quitté depuis deux ans déjà. Sur la route il avait saisit les ragots à propos du désastre, le coeur serré par l'angoisse, essoufflé, il contemplait maintenant l'épaisse couche de neige qui ne suffisait pas à cacher la petite girouette de sa maison. Penché sur le côté, l'objet suffisait pour comprendre que l'habitation n'avait pas résisté, balayée par la puissance de l'avalanche ou celle du guerrier fou dont tout le monde parlait.
Demi-Coeur pouvait entendre ses lamentations de là où elle se trouvait. Les plaintes se glissaient par la trouée opérée dans la neige un peu plus loin, elles répercutaient leur faible écho sur les murs, se distordaient pour n'être qu'un murmure, mais lui vrillaient toujours les tympans de leur tristesse infinie. Il ne serait pas facile d'intégrer Mortis à la population de Célestii, mais en s'y prenant correctement elle parviendrait peut être à lui racheter une image. Ses forfaits ne seraient jamais effacés, le pardon certainement pas accordé, elle s'en doutait. Qu'un homme en tue un autre était déjà la pire des atrocités pour elle, mais ici, elle avait compris que ce genre de soucis pouvait être qualifié de simple «erreur» dans certains cas. Elle doutait toutefois grandement qui quiconque accepte de passer sur une «erreur» aussi monumentale. Le marchand tue un jeune garçon par erreur, le croyant armé d'un couteau, le garde tue un malfrat avant de se rendre compte que ce n'était qu'un petit noble sortant de la maison de sa maîtresse en tâchant de se faire discret. Mais personne n'élimine des villages entiers par erreur, pas dans l'esprit des gens d'ici, pas avec cette application froide.

Le crâne peuplé de tourments la renarde soupira, il lui semblait que chaque jour ses épaules devaient se faire plus droites pour ne point fléchir sous les responsabilité. Celles qu'elles portaient jusque là ne suffisaient apparemment pas, puisqu'il lui avait fallut trouver le moyen de s'affubler d'un meurtrier en puissance. Mais elle restait confiante, les gens ne sont pas idiots, et si Mortis devait être un monstre pour eux, elle pouvait en faire un monstre respectable en montrant le bon côté de sa force et de son esprit, car elle ne doutait aucunement de sa grandeur d'âme. Son abnégation était comme une aura l'entourant, un mur de pierre à la façon du roc d'une montagne, rien ne pourrait l'ébranler, rien ne pourrait le jeter à bas, elle en avait la conviction.

Elle fut tirée de ses pensées par la voix du paladin. Baissant les yeux sur lui, elle lui sourit doucement, et récupéra le bol plein de glace fondue pour le replacer sur son petit cercle en deçà des braises. Elle y mit quelques herbes, tourna lentement une cuillère dedans, et laissa son regard se perdre dans les ombres bleutées de la caverne.


«Je viens d'un autre monde, ou plutôt d'un autre lieu et d'un autre temps. Je ne pense pas appartenir à cet endroit comme j'appartiens à la dimension qui m'a vu naître, la magie est toujours là, mais légèrement différente… Je viens d'un monde qui ne porte pas de nom, nous l’appelons simplement «chez nous», car c'est ce qu'il est. Là bas, de nombreuses espèces vivent en harmonie, des êtres pensants, réfléchis, doués d'assez de raison pour apprendre de leur erreurs et mettre les conflits de côté afin de les résoudre calmement, enfin plus ou moins mais jamais la violence ne l'emporte sur la parole. Je suis l'une des premières nées de ce monde, la seule première née à vrai dire, car je n'ai que des frères. C'est, une histoire complexe, et qui demande de la réflexion pour être exposée convenablement, mais pour faire simple disons la chose suivante. Je viens d'un monde fait de Magie, il en découle du Feu, de la Terre, de l'Air et de l'Eau. Ils se lient entre eux en harmonie, excepté pour le feu, qui a toujours tenue rancune aux quatre autres, surtout à l'Air. Ensembles, ils permettent à la vie de prospérer, chacun possède des fils qui parcourent nôtre monde, chacun possède ses caractéristiques propres, c'est pour cela que nous devons nous aider et non pas nous monter les uns contre les autres. Je suppose que c'est de ces différences fondamentales que vient notre cohésion… Et vous, d'où venez vous Mortis ?»

Demi-Coeur lui expliqua le monde d'où elle venait. Un monde sans nom, juste la maison d'espèces cohabitant en paix. Les conflits se réglait pacifiquement, jamais le poing n'a dépassé la parole. Un monde idyllique où chacun apportait sa contribution pour l'autre. A en croire, on pourrait penser au Tau mais avec la caste du feu en moins. Mortis avait du mal à s'imaginer un tel monde, là où personne ne se tue, c'est ainsi qu'il tenta de s'imaginer cette terre qu'est le monde de Demi-Coeur. Il n'y arrivait pas, non pas parce qu'il en a pas envie mais parce que l'imagination lui manque car avant d'arriver sur ce monde, avoir un esprit ouvert est comme une forteresse aux herses levées et sans gardes.

Puis vient la question de retour, d'où venait Mortis. Il savait que ce monde n'allait aucunement plaire à la renarde mais pourtant, il ne pouvait laisser son appartenance de côté. Demi-Coeur sera peut être la seule à l'accepter tel qu'il est, alors c'est à elle qu'il se confira.

Mortis lui explique alors d'où il vient. Dans les sombres griffes d'un lointain futur, il n'y a que la guerre. Il vient de l'Imperium de l'Humanité, le plus grand royaume de la galaxie, des millions de mondes portant le même drapeau, c'est le plus puissant royaume de la galaxie car chaque monde est voué à sa propre défense et doit fournir 10 % de ses forces militaires pour fournir la Garde Impériale qui protège les domaines de l'Humanité, des millions de milliards de mains sont prêt pour défendre l'Imperium, soutenu par les Légions Titaniques de l'Adeptus Mechanicus, le culte ésotérique de l'Esprit de la Machine, les prêtres de ce Culte sont capable de réparer n'importe quel objet rien qu'en lui parlant, sans oublier l'Adeptus Astartes, l'élite de l'Humanité : les Spaces Marines. L'Imperium devant défendre ses terres contre des ennemis aussi implacable que différent. Les mortuaires Nécrons qui avance vers la mort comme un moustique vers une ampoule. Les énigmatiques Eldars dont personnes ne connaît leurs attentions. Les brutaux Orks qui ne vivent que pour la bataille. Les rénégats qui ont trahi l'Imperium. Les expansionnistes Tau et leurs technologies avancés et enfin les Tyrranides, des créatures de cauchemar qui évolue en quelques heures pour mieux vaincre leurs adversaires. Tout ça, l'Imperium peut les écraser avec ses forces rassemblés mais il y en a un que ces trois forces combinés ne pourrait vaincre : le Chaos.

Là d'où vient Mortis, il y a la matériel, là où se trouve la réalité. En parrallèle se trouve le Warp, l'Immaterium, tout y est logique et illogique, tout y est réel et irréel, tout est normal comme anormal, le Chaos à l'état brut. Diviser en 4 par les puissances de la Ruine. Khorne, dieu du sang. Tzeench, architecte du changement. Nurgle, dieu de la déchéance et Slanneesh, prince des excès.
Le chaos se nourrit des sentiments de la réalité et affronter des êtres non préparés revient à leur offrir des en-cas. La vérité sur la Chaos est caché au yeux de la population pour éviter une nouvelle Hérésie de grande ampleur. Mortis lui explique aussi l'atrocité de l'Hérésie d'Horus. La plus grande guerre civile à l'échelle galactique, le frère se battaient contre le frère et les camarades se battant autrefois épaule contre épaule s'affrontaient bec et ongle. L'Empereur savait que même si Horus était vaincu, le Chaos resterait présent. C'est pour cela qu'il a crée les Grey Knight, des Spaces Marines issu de son propre patrimoine génétique car il permet de manier le Warp sans se faire corrompre. Après l'Hérésie, tout l'Imperium fut changé, la Garde Impériale cadenassé perdant toute son autonomie, les Légions Space Marines scindés en Chapitre de 1000 frères de bataille. Tout cela pour éviter que pareil Hérésie ne se reproduise. Continuant sur sa lancé, il expliqua aussi que le combat contre le Chaos nécessitait des sacrifices, condamnant parfois des dizaines de monde à l'extermination la plus totale. Certes Mortis était un héros mais couvert de sang d'innocents. Il dévoila aussi pourquoi il a tué toute ces personnes, dés son arrivé des jeunes ont voulu le tuer pour s'emparer de son armure et sur l'un d'eux, il cru reconnaître le signe d'Horus, tandis qu'à d’autres endroits où il a fait ses massacres, c'était d'autres symboles qui pour lui appartenait au Chaos. Il s’excusa aussi, implorant un pardon qui ne viendra jamais car ici, l'Inquisition et les Grey Knights peuvent pas cacher ce qu'il a fait et qu'il est prêt à tout les sacrifices possible pour qu'on puisse ne serait-ce que l'accepter. Prêt à prouver sa dévotion au point que si pour obtenir le salut, il devait affronter un royaume entier, il le ferait sans hésiter.

Un monde de guerre, où la mort par la force était une chose normale. Un monde avec des entités nommées démons ou dieux, mais dont ni l'un ni l'autre ne présentait pour la renarde une face prévenante. Un monde de sang, de pleurs et de souffrances, aveugle, insensible, détestable. Elle ne pouvait s'imaginer un pareil lieu d'existence, simplement parce qu'elle ne le voulait pas, mais aussi parce qu'il lui était difficile de construire quelque chose de logique sur un modèle si aberrant. Elle qui était l'enfant de la paix et n'avait guère connu qu'un drame armé dans toute sa vie, elle ne pouvait s'imaginer une abomination comme la dimension dont venait Mortis, et elle aurait préféré ne jamais y penser.
Toutefois, maintenant que le sujet avait été abordé, elle ne pouvait pas se contenter de l'ignorer en espérant qu'il glisse sur elle comme de l'huile à la surface de l'eau. Demi-Coeur prit donc le temps de réfléchir à tout ce que lui avait dit le chevalier. Il y avait beaucoup à apprendre, indubitablement, mais elle était l'avatar d'une puissance habitée de tous les savoirs existants, elle pouvait se permettre la gourmandise de s'intéresser à la complexité d'un monde étranger. De plus, il lui semblait que cela pourrait être bénéfique pour son nouveau compagnon, de se décharger du poids de ses origines, elle même ne portait pas les siennes comme une fardeau, mais elle ne pouvait pas esquiver les regards sur son corps, ceux qui disaient qu'elle ferait un merveilleux tapis. En parler ne changeait rien en soi, c'était bien plus subtil, au-delà de la dimension physique, il y avait celle spirituel, et même si elle ne pouvait prétendre connaître Mortis depuis longtemps, elle pouvait lui offrir une oreille attentive, écouter les mots l'affligeant et y apporter sa compassion.
C'est donc avec un petit air pensif et une voix douce qu'elle lui répondit.

«J'ai quelques difficultés à imaginer un monde comme celui que vous me décrivez. Je suppose que vous pouvez comprendre pourquoi, depuis que je suis ici je découvre la violence dans toute son horreur, sa normalité. Je déplore que les mots se vident de leur sens et de leur pouvoir pour la plupart des individus, il faut en passer par les mains, ou passer son chemin, pour établir le contact avec nombre de peuples ici. J'ai déjà faillit mourir deux fois, non pas que cela m'inquiète particulièrement, je sais ce que je deviendrais si la vie m'abandonnait, mais je ne voudrais en jouir encore un peu. Il y a toutefois une chose que je déteste encore plus que la violence elle même, car elle n'est finalement qu'un outil. Tout comme je ne peux pas dire de ma main qu'elle est mauvaise par essence, je ne peux pas dire de la violence qu'elle le soit aussi, car nous en usons tous les jours pour des tâches anodines, couper le bois, froisser une feuille ou casser une branche pour s'en faire une canne. Non, ce qui me révulse, ce sont les justifications derrière. Ne le prenez pas mal, je sais que vous voyez vôtre empereur comme un homme de bien, et c'est probablement le cas comparé à d'autres civilisations que vous me décrivez. Néanmoins il faut un jour ouvrir les yeux, et constater que tous justifient leurs actes, toujours sans aucun sens, car il n'est rien qui permette la violence à un être raisonné, que la mise en danger directe de sa propre vie.» La renarde se passa rapidement la langue sur le bout du museau avant de boire une petite gorgée de son infusion. Le regard perdu dans les brumes glacées de la grotte, elle semblait réfléchir à la façon d'exposer sa pensée sans choquer. «Le soucis est, je crois, que les peuplades rencontrées n'ont pour la plupart pas effectué la transition de l'animal à l'être raisonné. Ils peuvent apprendre, réagir en conséquence après avoir vu deux fois la même chose, mais demeures dénués de raison. Partout vous trouverez des gens prêts à tuer pour un peu d'argent, pour quelques mots qui pourraient les faire paraître moins fréquentables, ou même simplement par envie ou parce que quelqu'un leur dit de le faire, et que cela leur semble normal. Vôtre monde me choque, je le trouve repoussant et affreusement sombre, mais à bien y penser Horizon n'en diffère pas tellement. Ceux qui combattent sous la bannière d'espèces différentes, ou de groupuscules antagonistes, ne sont que le reflet des groupements de ce monde. Ils n'ont aucune idée de ce qu'ils pourraient faire s'ils cessaient leur combat, comme chez vous, ils ne vivent que pour l'instant, il leur faut vivre leur vie, sans penser à celles qui suivent. Cela demande des terres, qu'ils ne pensent bien évidemment pas à partager, en bons fauves marquant leur territoire. Des ressources, pour lesquelles des bataillons entier se noient dans le sang. Du génie, car le génie de fait pas la raison, et des gens se retrouvent enfermés, à devoir inventer de meilleurs moyens de tuer leurs semblables, ou bien ils sont placés à des postes importants qui glorifient leur savoir de porte-mort. Voyez, pour justifier des actes de violences on parle d'aider une nation entière à prospérer. Il n'en reste pas moins que cela aurait put se faire plus lentement, mais sûrement, main dans la main. C'est ça qui me répugne, dans tous ces mondes dont j'entends parler, nul part les êtres ne se posent la question du vivre ensemble, ou bien ils sont écrasés par la masse de leurs congénères abrutis par l'envie d'une satisfaction immédiate.» Avec un petit soupir elle reprit un gorgée d'infusion et déposa le bol chaud à côté d'elle, la glace gémit à ce contact. «C'est déplorable, et hors de mon domaine de compréhension.» Elle n'avait rien de plus à dire. Elle voulait bien parler des mondes tiers, mais elle voulait surtout que son interlocuteur comprenne que si elle n'appréciait pas l'histoire, ce n'était pas juste parce qu'il y avait des gens méchants. La véritable raison était sa propre nature à elle, l'empêchant de donner quelque crédit que ce soit aux excuses mises en avant depuis toujours pour éviscérer un homme comme des univers entiers. Qu'ils soient dieux, guerriers, mages, paysans, enfants. Les gens de ces mondes trouvent toujours une juste raison de ne pas être raisonnés.

Allongé au sol. Mortis comprit que la guerre, la violence et le sang ne sont pas les choses qu'apprécient fortement Demi, au contraire, cela sort même de son champ de compréhension. Il faut la comprendre, si elle n'a jamais connu des conflits armé, pour elle ça ne peut sembler normal. Pourtant, ce monde n'est ni en paix ni en guerre. Mais Mortis a désormais un nouvel objectif, protéger ce monde et sa Chapeline. Jamais il ne cédera et sacrifira sa vie sans hésiter pour protéger les autres. Il sera la lumière ardente du courage et de la dévotion dans le désespoir et la peur.

Plusieurs heures passèrent dans un silence religieux, à écouter le silence de la montagne, interrompu parfois par les gens en surface qui venait de trouver un corps et parfois un survivant. Aussi parfois, un craquement naturel se fit entendre. Pourtant, au bout de plusieurs heures, le colosse se leva car ses os étaient réparés, il bougea son imposantes carrures, réveillant les muscles, saisit sa hallebarde et fait quelques gestes avec, d'une grande agilité, Mortis ne toucha aucun morceau de glace millénaires ni même Demi. Sa lame se mit à crépiter d'énergie, preuve que sa puissance psychique n'avait pas diminué. Il regarda Demi avec un sourire et mis son casque. Elle n'avait pas perdu son sourire et le suivait pour trouver une sortie. Mortis se fit une sortie avec des flammes psychiques, ce feu bleu et blanc contrôlé à la perfection. La nuit était tombé et les yeux du casque de Mortis formaient une torche dans la nuit. Il avança dans la neige, creusant un large sillon dans l'épais manteau blanc. Il observa l'étendu des montagnes, cela lui rappelait Titan et ses plaines glaciales inhospitalières. Pourtant, maintenant il marche pour une nouvelle cause et il prêt à tout pour qu'ils soit acceptés.